Qu’elle parait loin cette image de Brian Chesky reçu en 2015 par le 1er adjoint de la mairie Paris (photo illustrant l’article) avec tous les égards qu’on imagine. La lune de miel s’est transformée en « lune de fiel » consommée par la décision récente du tribunal judiciaire qui a condamné la société Airbnb Ireland (la fiscalité irlandaise est très avantageuse pour les entreprises installées en Europe) à une amende de plus de 8 millions d’€ (8 000 € par annonce de location de meublé de tourisme publiée sans numéro de déclaration obligatoire depuis 2017 et relevée par les 35 agents contrôleurs de la mairie). La société ne sait pas encore si elle va faire appel de cette décision. il est indéniable que ce montant a priori élevé (mais faible au regard de la taille de la société) l’oblige à se mettre en règle ainsi que ses concurrentes et pas seulement à Paris.
Nous l’avons déjà précisé sur ce blog, la pénurie de logements et le mécontentement des riverains (pris en compte bien tardivement relatif aux nuisances provoquées par les touristes recourant à ce mode de location dans les copropriétés) ont pesé lourd dans la décision de la mairie et du parlement de réglementer davantage cette activité. Est-ce d’ailleurs suffisant car déjà les valises à roulettes bruyantes roulent à nouveau dans les rues étroites du centre de Paris. Le passage de certaines locations touristiques en locations traditionnelles dont s’est félicitée la mairie durant le dernier confinement risque fort de n’être qu’un feu de paille…
Autre faiblesse du système, les locaux commerciaux. En effet des magasins, des entrepôts ont le statut commercial, et à ce titre peuvent exercer une activité de loueur en meublé de courte durée, couramment dénommée « résidence hôtelière ». La mairie via la Direction de l’urbanisme a ainsi donné un grand nombre d’autorisations de travaux.. Grâce à un amendement déposé en 2019 par notre député Pacôme Rupin, pouvoir a été donné aux maires de ne pas autoriser, s’ils le souhaitaient, les résidences hôtelières de ce type. Malheureusement comme souvent le décret d’application a eu bien du mal à être publié et n’est paru que le 11 juin dernier (2 ans après la vote de la loi!) avec effet au 1er juillet. Reste à savoir ce que compte faire la mairie de Paris ?
Ne nous y trompons pas, les locations touristiques sont une source de revenus non négligeables pour la ville de Paris. Le recadrage qui vient de s’opérer par voie de justice et par décret, suite à un vote du parlement, permet tout juste de contenir certains abus caractérisés au regard de la réglementation, mais le fond du problème reste entier et cette activité a de beaux jours devant elle. Constatant le redémarrage du tourisme, Airbnb qui vient à nouveau de vanter son modèle. n’a t-il pas annoncé une augmentation de plus de 16,6% de ses offres !