Autre église disparue du Marais, l’église Saint-Paul des Champs

Nous avons déjà évoqué sur notre blog  le sort réservé à certains édifices religieux de Paris Centre aujourd’hui disparus. Parmi ceux-ci figure l’église Saint-Paul des Champs. D’après les documents existants sa construction remonterait au VIIe siècle au 30-32 de la rue Saint-Paul, à l’angle de la rue Neuve Saint-Pierre.

Il s’agissait d’une humble chapelle pour le cimetière du monastère de femmes Saint-Martial fondé par Eloi le futur évêque de Noyon, le couvent étant situé sur l’Ile de la  Cité. Progressivement habité, ce lieu nécessita la construction à une date inconnue d’une église qui deviendra paroissiale au XIIe siècle. Aussi le cimetière, une grange et une prison se trouvaient positionnés de façon contigüe. A cette époque, la rive droite se peuplait autour de 3 églises, Saint-Paul des Champs, Saint-Gervais et Saint-Merri. Les déplacements avce l’Ile de la Cité se faisaient en barque, y compris lors d’obsèques. Si aucun vestige de la chapelle initiale n’a été retrouvée, en revanche des sarcophages mérovingiens ont été mis au jour.

Durant les XIVe et XVe siècles la paroisse est celle des rois de France qui logeaient à proximité à l’Hôtel Saint-Pol et à l’Hôtel des Tournelles. « Charles VI y fut baptisé en 1368« . Ce dernier comme Charles V financèrent la remise en état de l’église qui sera reconstruite au XVe siècle et comprendra 23 chapelles. Un des magnifiques vitraux commandés par Charles VII représentait Jeanne d’Arc. On doit le chœur remanié à Jules Hardouin-Mansart.

Furent inhumés dans le cimetière attenant des personnages illustres. Rabelais,  Descartes, Madeleine Béjart, Jules Hardouin-Mansart, François Mansart, Jean Nicot, l’homme au masque de fer et de nombreux prisonniers de la Bastille

A la Révolution l’église a été fermée. Plusieurs prêtres réfractaires de la paroisse seront massacrés en 1792. Une plaque rappelant ces exécutions avec les noms des victimes béatifiées en 1926 a été apposée à l’intérieur de l’église Saint-Paul-Saint-Louis. Devenue bien national l’église et le cimetière formé de nombreux charniers, entouré d’une galerie (ils sont représentés en vert et en bleu sur le plan de Turgot repris comme illustration de cet article) furent vendus, ainsi que la grange Saint-Eloi servant de prison qui le jouxtait, pour devenir carrière de pierres.

Il ne subsiste aujourd’hui que quelques vestiges mis en valeur en 1912 lors de la démolition de la maison située au n°34 de la rue Saint-Paul. « Un pan de mur de la tour-clocher, adossé au mur pignon de l’immeuble d’habitation au n° 32, et son horloge, de 1627, qui orne depuis 1802 la façade de l’église Saint-Paul-Saint-Louis« . Cette dernière devenant la nouvelle paroisse sur le secteur l’ex paroisse Saint-Paul des Champs. A aussi été conservée, bien que l’entrée soit obstruée par un commerce, toujours au n°32 rue Saint-Paul, une partie de l’escalier « hors œuvre » s’appuyant sur la tour de l’église.

 

Sources : Wikipedia; Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.

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