Degas en noir et blanc à la BNF Richelieu

Etonnante et inattendue, l’exposition « Degas en noir et blanc, dessins, estampes, photographies »  organisée jusqu’au 3 septembre 2023 à la BNF site Richelieu est un événement (*).  Les organisateurs (dont le commissaire général, Henri Loyrette, président-directeur honoraire du musée du Louvre et grand spécialiste du peintre) ont souhaité « une approche inédite de l’œuvre d’Edgar Degas à travers son intérêt constant pour le noir et blanc, qu’il exprime par l’estampe et la photographie mais aussi par le dessin et la peinture. Animé par une insatiable curiosité technique, l’artiste a construit un œuvre en noir et blanc qui n’a pas d’équivalent en son temps et lui assure une place singulière parmi les artistes impressionnistes.« 

Dans la présentation de l’exposition (160 œuvres), la BNF rappelle que le peintre (1834-1917)  « a fait ses premiers essais d’aquafortiste dès les années 1850… vingt ans plus tard… naissent, à la faveur de recherches techniques d’une rare inventivité, les planches qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’estampe impressionniste : instantanés de la vie moderne saisis à l’Opéra ou dans les cafés-concerts, dans l’intimité des intérieurs bourgeois ou des maisons closes. Le goût de l’épreuve unique conduit Degas au monotype, qu’il considère comme un « dessin imprimé » et dont il devient un maître inégalé. Les femmes à leur toilette constituent le sujet récurrent des lithographies tardives tandis que l’expérimentation photographique, dernière passion à laquelle il s’adonne en 1895, lui permet de retrouver « l’ atmosphère de lampes » et le clair-obscur abordé dans l’estampe… » Si j’avais à refaire ma vie, je ne ferais que du noir et blanc « , aurait déclaré Degas au dessinateur Georges Villa (1883-1965) en 1906.

Il est souligné à cette occasion que « le département des Estampes et de la photographie de la BnF possède la plus belle collection au monde d’estampes de Degas : elle est riche de nombreuses épreuves d’essais, d’états successifs rares et de dix monotypes. Deux d’entre eux, demeurés inédits, acquis en décembre 2022, seront présentés pour la première fois au public. La collection compte également vingt-neuf carnets de dessins rarement montrés ainsi que l’ensemble le plus représentatif des recherches photographiques de Degas. » Il faut savoir que Degas détenait à la fin de sa vie 3 600 dessins de maîtres anciens et de contemporains dont certains de Daumier, Pissaro et Rembrandt. « Les pièces exceptionnelles sont mises en relation avec les travaux de ses amis Mary Cassatt et Camille Pissarro. »

 

 

(*) Coïncidence, cette exposition se tient jusqu’au 23 juillet en même temps que celle du musée d’Orsay « Manet/Degas ».

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