Déplorables lendemains de fête !

Ce dimanche 25 juin, la fête ayant attiré une foultitude de fêtards dans les rues de la capitale et de Paris Centre plus particulièrement, l’espace public était jonché de détritus, bouteilles, cannettes, bris de verre, corbeilles débordantes, traînées d’urine, vomis, plastiques, emballages, nourriture gâchée et autres saletés. Toutes ces décorations laissées à même le sol sur les trottoirs, devant les entrées d’immeubles, les caniveaux ont donné l’impression d’une ville poubelle qui augure très mal de ce qui risque de se produire lors des JO!

Le 25 juin était un jour de repos dominical mais il est particulièrement stupéfiant que rien n’ait été prévu par le services ad hoc de la mairie pour nettoyer exceptionnellement  l’espace public si encombré, si sali, si dégoutant à un moment de l’année où la chaleur rend vite nauséabonde les denrées périssables laissées a terre…et il y en avait beaucoup. Peut-être préférait-on laisser les rats se régaler ? Nos élus ne sont pas si naïfs, ils savaient, à l’aune des années passées, que l’espace public ne sortirait pas indemne de cette journée et cette nuit de fête.  Quid aussi de la mairie d’arrondissement et de ses décideurs qui se targuaient lors de la campagne des dernières élections municipales de disposer de davantage d’autonomie notamment en matière de « propreté » ?  Force est de constater qu’il n’en est rien.

Agir de la sorte ou plutôt ne rien faire est une forme de désinvolture à l’égard des administrés qui ne sont pourtant pas oubliés quand il s’agit de prélever des taxes (ordures ménagères , balayage…), ni d’appliquer des contraintes de plus en plus fortes visant à réduire la pollution. Or, laisser cette pollution par les ordures prospérer, contredit les engagements municipaux pris et vantés régulièrement en matière écologique.

Mais la fête, comme nous le rappelons fréquemment, prime sur bien des sujets entrant dans le champ de responsabilité de nos édiles parisiens. Notre capitale n’est plus la ville lumière, la ville de la culture mais la  ville de la fête. Telle est l’orientation  qui a été prise voilà des années. D’ailleurs lors de la dernière réunion du conseil de la nuit du 26 juin  (compte rendu à venir dans un prochain article), une plaquette mis à la disposition des participants fait état des réflexions menées pour imaginer (déjà!) les nuits parisiennes des années 30 (*).

La fête doit primer sur le travail, l’amusement doit envahir chaque quartier car il est source de sociabilité, la fête emplit les tiroirs-caisses des débits de boissons et peut rapporter gros, la fête est aussi le prétexte de complétion avec certaines autres grandes métropoles d’Europe. Au diable la mauvaise conjoncture, les conflits inquiétants qui ne sont pas si loin de nos frontières, au diable les problèmes de fin de mois, au diable les interrogations sur l’avenir notamment des jeunes, la fête résout tout, alors pourquoi s’en priver puisqu’elle commence quasiment au pied de votre immeuble.

Non vraiment la priorité doit être redonnée d’abord et avant tout à la propreté, bien des grandes villes parviennent en effet à juguler la malpropreté. Nos élus devraient s’en inspirer. Tout est question de modestie et de volonté.  Cela  manque t-il tant ? Nos élus ont-ils conscience que tous les Parisiens ne font pas la fête et que leur tolérance a des limites ?

 

(*) Sont proposés (tremes et définitions repris sur la plaquette de la mairie intitulée « Demain la nuit »):

  • Le festival des Girouettes Parisiennes programmation d’activités nocturnes  par quartier allant de la soirée « zéro nuisance » à la « fête extrême ». 
  • Noctange, gardien de la fête  qui envisage une fête parfaitement maîtrisée sous assistance technologique et humaine.
  • Pollinisation de la fête suggère de créer des zones inclusives  dédiées à la fête dans la Métropole  ainsi que des locaux pour accueillir les fêtes privées. 

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