L’importante pollution des lumières nocturnes

Dossier lancinant que celui de la lumière nocturne et ses conséquences. Nous l’avons traité à plusieurs reprises dans nos articles. Si nous en reparlons c’est en raison de la parution récente d’un dossier spécial qui lui est consacré dans la revue « Science »  avec un état des lieux fort intéressant. 

Devenu un sujet d’étude majeur pour les scientifiques, il apparait en effet que la perte de l’obscurité par la lumière artificielle ait des conséquences qui touchent à la fois les êtres humains, les animaux, les plantes et les écosystèmes… Et la revue donne l’état des lieux des solutions à apporter pour atténuer les phénomènes ainsi induits. En effet toujours selon « Science » la luminosité nocturne s’accroît de 7 à 10 % par an dans le monde, donnant l’exemple d’un site où 100 étoiles sont visibles contre 250  il y a seulement 18 ans ! Le responsale est l’urbanisation, les éclairages publics à LED qui se multiplient, ils consomment certes moins d’énergie mais sont plus brillants et avec « des longueurs d’ondes ultraviolettes et bleues ayant des effets les plus néfastes sur le vivant… »  Dans ce cas le halo lumineux créé est visible à 100 km alentour.

A Paris il est devenu difficile voire impossible de distinguer une étoile. Faut-il revoir l’éclairage public ? Pour certains spécialistes, il faudrait un éclairage plus chaud mais cela ne résoudra pas le phénomène des « micropoussières qui diffusent toute la lumière sans distinction créant des halos sur des dizaines de km ».  N’oublions pas non plus aussi une autre contrainte, la multiplication des satellites (*) qui encombrent le ciel  et  laissent des traînées  lumineuses qui contrarient l’observation du ciel.

Un décret qui existe dans notre pays depuis 2018 a retenu 11 zones de dites d’importance astronomique qui sont protégées où est limitée la lumière dirigée vers le ciel, la lumière bleue et sont interdites les lampes laser. Après plusieurs années d’application, ce texte plus l’extinction plus tôt des éclairages publics conduite dans 28% des communes de plus de 100 000 habitants apportent des améliorations, c’est-à-dire plus de ciel noir « permettant de maintenir des sanctuaires d’observation« . Bien des points sont encore à étudier pour obtenir davantage de « sobriété lumineuse« . Il en va du devenir des chauves-souris qui sortent plus tard,  des tortues  marines, des oiseaux migrateurs, des insectes (attirés par la lumière), des rongeurs moins actifs qu’en pleine nuit noire… Tous sont désorientés par la lumière nocturne.  La seule vraie solution est de réduire l’éclairage « humain ».

Reste aussi l’influence de la pollution lumineuse nocturne sur le sommeil. l’augmentation de la cette luminosité n’est pas suivie au même rythme par notre organisme. Il y a désynchronisation avec notre horloge interne suite à la perception de ce changement par les cellules de la rétine très sensibles à la lumière bleue. Le soir, une hormone, la mélatonine est secrétée pour la régulation du sommeil. Etre trop exposé à la lumière en question dérègle les mécanismes qu’elle couvre (sommeil, rythme cardiaque…) ce qui n’est pas sans conséquence sur notre santé (maladies cardiovasculaires, cancers, dépression, obésité…) »

Des préconisations ont été faites sans effet pour le moment tant au plan national qu’au plan international de manière à réduire l’utilisation des appareils avant de dormir et réviser les normes d’éclairages nocturnes. Sujet politique s’il en est dont ne se sont pas saisies les autorités compétentes focalisées sur les risques climatiques, ce qui est bien regrettable car ces sujets sot liés.   

 

 

(*) Estimés à 8 000 présentement leur nombre pourrait atteindre 100 000 en cette fin de décennie !

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