Le musée Fabre de Montpellier a été créé en 1828 à l’instigation du peintre et baron François-Xavier Fabre (1766-1837), élève de David et grand collectionneur, qui lui a légué sa collection, d’autres donateurs l’ayant ensuite suivi (comme le peintre Bazille) pour faire aujourd’hui de cet établissement, l’un des plus grands musées d’Europe. Il a bénéficié d’une importante rénovation en 2007 qui a permis d’étendre les collections permanentes.
Exposés pour la première fois à Paris sous le titre « Génération en révolution – Dessins Français du musée Fabre (1770-1815) », les dessins présentés au musée Cognacq-Jay, pour certains inédits et acquis récemment, sont d’une grande beauté. Ils témoignent de l’influence qu’a pu avoir la Révolution Française sur les jeunes artistes dont la plupart élèves de David. Alors âgé de 23 ans, Fabre débute sa carrière à cette époque. « Cette période charnière, qui bouleverse les organisations politiques et sociales, affecte ces hommes qui, révolutionnaires ou non, voient leurs modes de vie et de création profondément métamorphosés. Certains adhèrent au mouvement, d’autres s’exilent mentalement ou physiquement, la plupart cherche surtout les moyens de survivre dans un monde désormais instable. »
La collection qui est montrée traduit donc l’évolution artistique de ce temps « qui amène à repenser profondément les genres et les mouvements stylistiques oscillant entre néoclassicisme et préromantisme. » Beaucoup de pièces sélectionnées ont été exécutées par des artistes aujourd’hui très connus (Girodet, Prud’hon, Gérard, Fabre…). Cet ensemble marque indéniablement « la transition entre l’ancien monde et celui du XIXe siècle, prélude à la modernité ».
8 rue Elzévir (3e) jusqu’au 14 Juillet 2019