Des Filles de Saint-Chamont à Jules Michelet

us t Au nord d’un ilot situé entre la rue Saint-Denis et l’actuel boulevard de Sébastopol (N° 224 à 226) près de la rue de Tracy, on découvre par un passage un très bel hôtel particulier XVIIIe occupé et aménagé par les Filles de Saint-Chamond (selon les sources ce patronyme est aussi écrit Chamont) qui avaient pour mission d’élever les jeunes filles de milieu modeste, orphelines et d’accueillir des prostituées repenties. 

Cette communauté de religieuses appelée aussi Sœurs de l’Union-Chrétienne a été fondée par Saint-Vincent de Paul en 1652. Elle a bénéficié de legs qui ont permis d’acquérir en 1683 l’Hôtel de Saint-Chamond et plusieurs propriétés voisines. Cet édifice fut construit par Melchior Mitte de Chevrières marquis de Saint Chamond et de Monpezat. Ce dernier fut Lieutenant-Général des armées du roi (Louis XIII),  ambassadeur en Angleterre, à Bruxelles et au Saint-Siège et a aussi participé aux sièges de La Rochelle et de Nancy. Très vite, quasiment en même temps, un second établissement sera créé non loin de là rue de La Lune, les religieuses achetant la propriété utilisée jusqu’alors pour héberger des soldats blessés sur le champ de bataille et que la construction des Invalides avait rendu inutile.

Ce que l’on voit aujourd’hui (voir photo illustrant l’article) correspond au logis (surmonté  postérieurement à sa construction initiale d’un étage) avec de belles courbes et de superbes sculptures supportant le bacon central sur l’avant corps,, édifié en 1734-1735 dans le jardin de la congrégation « pour les dames de la bonne société souhaitant se retirer du monde. » L’architecte retenu était le petit fils de Jules Hardouin-Mansart, petit neveu de Robert de Cotte, Jacques Hardouin-Mansart de Saragonne (1711-1778). Il s’agit de sa première grande réalisation qui marque aussi son association avec l’architecte et sculpteur Nicolas Pineau (1684-1754) inventeur du style rocaille à la française. On lui doit aussi la cathédrale Saint-Louis de Versailles, le château d’Asnières et l’Hôtel Dieu de Marseille.

L’église conventuelle fut bâtie plus tard et terminée par Pierre Convert en 1786 dans un style antique qui prévalait déjà à cette époque. Il existe des photographies des restes du portail assez lourd (l’église a été détruite en 1906). Le tympan est aujourd’hui visible au musée Carnavalet. 

La Révolution passée, le couvent devenu bien national est vendu en 1795. En 1798 est créé le passage mentionné plus haut des Dames de Saint-Chamond qui traverse l’hôtel en son centre, il est ouvert au public en semaine.

Quel est le lien entre cet hôtel et Jules Michelet ? Il est simple, le grand historien était le fils d’un imprimeur installé en ce lieu lorsqu’il fut transformé en immeuble commercial et où il naquit en 1798.   

Les façades sur cour de l’ancien hôtel du côté rue Saint-Denis et du côté boulevard de Sébastopol ont été inscrits monuments historiques par arrêté du 24 mars 1925.

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Sources : Wikipédia, Jacques Hillairet  Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Editions de Minuit, site Paris-promeneurs

 

 

 

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