Dans un article documenté du Figaro daté du 07 décembre, la journaliste Aude Bariéty explique que la capitale a perdu cette année 4 400 élèves (-3,6 %) scolarisés en primaire …! La baisse touche quasiment tous les arrondissements. les 15e, 17e et 19e étant les plus impactés. Seul le 6e arrondissement arrive à maintenir l’effectif.
Ajoutons que cette diminution suit une précédente baisse déjà significative de 6 061 élèves l’année précédente. Soit en 2 ans plus de 10 100 élèves et 28 000 (maternelle et primaire) perdus sur les 10 dernières années. Les autorités estiment que cette chute n’est pas terminée et va se poursuive mais elles espèrent cependant dans des proportions moindres. Entre 2021 et 2022 ce sont aussi 1 700 élèves qui ont quitté les collèges et lycées publics. Les établissements d’enseignement privé connaitraient le même tendance mais de façon moins marquée (- 688) en accueillant des élèves non parisiens et/ou venant du public.
Ce mouvement de réduction du nombre d’enfants scolarisés touche en réalité toute la France mais il est plus marqué dans les grandes villes et à Paris en particulier.
Si le taux de natalité a baissé, il n’explique pas tout. Les conséquences des départs de nombreux foyers de la capitale vers la province se font sentir aussi sur les écoles. Difficulté de se loger, déplacements de plus en plus compliqués, chasse à la voiture, coût de la vie, disparition de toute tranquillité dans les quartiers du centre (notamment en raison du développement des terrasses), recherche de la nature, insécurité, Affelnet (nouveau système trés critiqué d’affectation dans les lycées), covid et développement du télétravail ont convaincu nombre d’habitants de partir de Paris.
Si certains peuvent se réjouir d’avoir des classes avec moins d ‘élèves, cela n’empêchera pas dans les prochaines années la fermeture de classes (ce qui a déjà commencé) et d’écoles. Le projet de fermeture de 9 lycées annoncé pour la prochaine rentrée crée polémique. L’avenir de l’école du 20 rue Etienne Marcel (photo illustrant l’article) est en suspens…
Une ville qui perd sa jeunesse n’est jamais un bon signe pour son avenir. La promotion de la fête permanente et du tourisme intensif que privilégient nos édiles ne l’est pas davantage.