Nouvelle mode au côté kitsch, pas toujours bien en phase avec nos quartiers historiques, la multiplication des décors de fleurs artificielles sur et au-dessus des devantures des bars et brasseries se multiplient dans la plupart des quartiers de Paris, de préférence les plus touristiques comme notre arrondissement. Cette tendance rencontrerait un grand succès à en croire leur important développement et la publicité que leur portent les réseaux sociaux.
Cette nouvelle pratique pour touristes aimant le tape à l’œil est en décalage complet avec la qualité architecturale des bâtiments qui constituent nos rues du centre de la capitale qui font la renommée de Paris. Certains observateurs n’hésitent pas à dire que ces décors fort coûteux (15 à 25 000 € en moyenne), de type Disneyland et d’assez mauvais goût doivent être réglementés. Il faut arrêter de les laisser se multiplier à l’envi ! Paris n’est en effet pas Hollywood. Au diable le prétexte avancée par les professionnels que cela ferait augmenter de façon significative le chiffre d’affaires. Est-ce si sûr puisqu’une fois attablés en salle ou en terrasse les clients des bars incriminés ne « profitent » plus de la vue des ces décors de rêve…
Il n’empêche que l »engouement pour ces installations bucoliques de mauvais goût serait tel que les commandes affluent chez les « décorateurs » spécialisés dans les fleurs synthétiques. Fleurs qui d’ailleurs vieillissent assez vite et deviennent passées et laides.
Ce côté décor artificiel ne sied vraiment pas à notre capitale et il est étonnant qu’aucune mesure n’ait été prise pour tout bonnement les interdire car ce n’est pas en phase avec le site patrimonial remarquable du Marais. Ajoutées à la saleté ambiante de nos quartiers, au mobilier urbain inadapté, aux entourages traditionnels disparus des arbres qui tardent à être restitués, ces masses de fleurs artificielles accrochées aux façades achèvent de banaliser et de faire perdre leur âme à nos quartiers et plus largement à Paris. Nous le savons, le Paris du passé n’est pas en odeur de sainteté à la mairie, mais tout de même. Veut-on vraiment en haut lieu gommer à ce point ce qui a pourtant fait la réputation et la renommée de notre capitale ?
Non ces décors de carnaval n’ont pas leur place. On risque bientôt de confondre floralies synthétique et jeux olympiques au train où se développent ces « décors ». Il a déjà été assez fait par la municipalité au profit du business des bars et cafés, en particulier avec la multiplication des terrasses, elles aussi souvent « parées » de fleurs artificielles, pour arrêter d’en ajouter davantage. Le laisser faire municipal en ce domaine devient grotesque.
La photographie illustrant cet article a été prise 35 rue Pastourelle.