Un ours sur la placette du Cloître Saint-Merri

Fait de contreplaqué marine, de carton, de structures en bois et en métal, de résine époxy, un ours dans une barque trône depuis quelques semaines sur un socle réceptacle de réalisations tournantes se trouvant près de l’église Saint-Merri, rue Saint-Martin.

Réalisé par une artiste peintre (Tank) et un sculpteur (Popek) qui vivent à Lyon, l’animal est fait de carton recyclé. Cetravail comme les autres signés par ces artistes est accompagné, soulignent-ils « par l’écriture« , en l’occurrence des poèmes qu’ils écrivent eux-mêmes et évoquent les contes d’enfants. Dans le cas présent relation est faite avec la Grande Ourse de la voûte céleste. La plaquette explicative qui figure à côté de cette installation rappelle aux passants que l’ensemble est là « pour donner des repères aux humains qui semblent les avoir perdus aujourd’hui ? »

Le joli poème proposé, écrit sur un grand rond rouge s’intitule « Sans vague ni murmure ». Nous le reproduisons ci-après.

 

Il y a bien longtemps dans le lointain du ciel

Sept étoiles dorées dans la nuit palpitent :

Rêvant d’ailleurs, la Grande Ourse au regard lunaire

Traversa l’immensité du vide éternel.

Depuis lors, parcourant le triste et vaste monde

La silencieuse vigie aux larges prunelles

Contemple la veine agitation des citadelles :

Les foules fades et les âmes vagabondes.

Tombé de haut il faut poursuivre l’aventure.

Est-ce ainsi que les étoiles vivent? On l’ignore

La sentinelle nostalgique aux yeux de phosphore

Déploie son étendard, sans vagues ni murmure.

Car du néant vient toute chose. Par quel mystère ?

En poussant à l’ombre des rêves éveillés.

C’est ainsi qu’éclosent des comtes oubliés

Comme l’histoire des sept points d’avance dans la nuit

qui tombèrent.

 

Cet ensemble ludique a beaucoup de tenue et les murs autour de la placette à l’angle de la rue du Cloître Saint-Merri ne sont pas tagués. Fait exceptionnel pour ce petit secteur. Les planches en bois des bancs de Davioud qui s’y trouvent trop souvent maculées d’autocollants ont été enlevées, sans doute pour être restaurées ou remplacées, les structures en métal étant restées à leur emplacement.

En février-mars prochains l’installation sera remplacée par une autre. En attendant, les saccages étant légion, il est mentionnée à l’adresse des promeneurs: « Une oeuvre unique, fragile, à respecter. Ne pas monter dessus. » En sera t-il tenu compte ?

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