Restauration des autels du transept de l’église Saint-Merri

Les travaux de restauration du patrimoine cultuel parisien ne concernent pas uniquement le cas, malgré son ampleur, de Note-Dame, il y en a aussi et en même temps dans plusieurs édifices de la ville et en particulier dans l’arrondissement de Paris Centre. Ainsi en est-il de la façade des Billettes rue des Archives et, moins visible, car effectuée à l’intérieur, la remise en état des autels du transept de l’église Saint-Merri.
Le marché passé pour ces travaux est ainsi libellé : » L’édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1862. La présente opération a pour objet la restauration des deux autels en bois situés à la croisée du transept de l’église sur les piliers nord et sud, y compris leur estrade, et des trumeaux en plâtre, hormis les tableaux de Carl VAN LOO et les lustres en applique. L’église reste en fonctionnement pendant les travaux. L’opération inclut des travaux de restauration de stuc marbre« .
Rappelons que cette église de style gothique flamboyant bâtie au XVIe siècle était encore, il y a quelques années, en piteux état voire en péril. Elle est progressivement restaurée tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Oeuvres d’art et vitraux Renaissance y abondent. La construction de la nef et du transept ont été l’objet de nombreuses querelles entre marguilliers et chanoines à propos du terrain et de la maison qui fut détruite se trouvant sur l’emplacement à bâtir.
Alors que le jubé et les stalles de bois du sanctuaire étaient commandés dès 1558, l’ensemble transept, chœur et chapelles fut achevé en 1569. Les vitraux Renaissance qui ornaient la nef et le chœur étaient considérés à l’époque comme faisant partie des plus beaux de Paris. Le jubé qui existait a été démoli en  1709. La chapelle de la communion a été construite sous la direction de Germain Boffrand (1667-1754) qui travailla pour la Bibliothèque de l’Arsenal, l’Hôtel de Soubise, le Petit Luxembourg, les chateaux de Lunéville et d’Haroué en Lorraine et bien d’autres monuments. Ajoutons qu’en 1741, il a été décidé pour donner davantage de lumière de déposer une partie des vitraux Renaissance (la restauration de ceux subsistant a débuté en 2018) contre du verre blanc. Peu touchée par la Révolution l’église a surtout subi les assauts du temps et un manque d’entretien qui est en train  d’être comblé.
Actuellement de grandes bâches blanches occultent tous les autels du transept du fait de leur restauration. Comme il est indiqué dans le marché passé par la ville de Paris, la  remise en ordre concerne les parties bois et stucs et non les deux peintures qui surmontent les autels.  Celle de gauche en faisant face au chœur volée en 1970 peinte par Van Loo représentait Saint-Charles  Borromée (elle avait été présentée au Salon de 1753), elle a été remplacée par une oeuvre de François-Guillaume Ménageot (1744_1816) qui a peint la trés belle  » Adoration des Bergers » de l’église Saint-Eustache. A droite la « Vierge à l’Enfant » ou « Vierge bleue » est aussi de Van Loo, elle date de 1765.
Nous attendons avec impatience de découvrir cet ensemble une fois la restauration terminée.

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