En écho aux sculptures de la place Vendôme, la galerie Perrotin expose Bernar Venet

Né en 1941, Bernar Venet, artiste plasticien, dont on connait la Fondation (Venet Foundation) situé au Muy dans le Var après 40 ans passés aux Etats-Unis, a débuté sa carrière en tant que décorateur de l’Opéra de Nice. C’est à Tarascon durant son  service militaire qu’il réalisera ses premières performances. La plus connue est celle de 1961 Performances dans les ordures, qualifiée « d’icône de la transformation du modernisme tardif en postmodernisme. »  Il montre des toiles recouvertes de goudron car « le noir, c’est le rejet de la communication facile ». « Sa faculté d’abstraction intellectuelle et son goût pour le raisonnement mathématique et l’expérimentation le conduisent à ce qui sera bientôt l’art conceptuel« … où « l’art est défini non par les propriétés esthétiques des objets ou des œuvres, mais seulement par le concept ou l’idée de l’art. »

Après avoir participé à plusieurs expositions au musée d’art moderne de la ville de Paris Bernar Venet part s’installer à New York. C’est à cette époque qu’il présente ses premiers diagrammes mathématiques. Commencent aussi en 1968 les acquisitions de ses œuvres par des musées (New York, Krefeld…). Il conçoit alors « son propre mobilier en acier, modèles de chaises, canapés et tables dans un esprit très minimaliste. »

Au début des années 70, arrêtant sa production, il participe à de nombreuses conférences en Europe, aux États-Unis et au Japon ainsi qu’à des expositions. Le catalogue raisonné de ses œuvres conceptuelles parait en 1971. A partir de 1974, de retour à Paris avec sa famille afin de donner des cours à la Sorbonne et dans de nombreuses 971niversités en France, en Angleterre, en Italie, en Pologne et en Belgique. Il réintègre son atelier des Etats-Unis quelques années après, il reprend son activité artistique et produit alors des toiles (Séries des Angles, des Arcs et de Diagonales en bois), des reliefs en bois et des sculptures.

« En 1983, Bernar Venet met en place la structure de base de ses Lignes indéterminées. Il les réalise en acier Cort qu’il installe dans de nombreux espaces urbains et collections publiques, notamment à Nice, Paris, Berlin, Tokyo, Strasbourg, Pékin, Austin, San Francisco, Grenoble… Il expose pour la première fois ses lignes indéterminées à la galerie Templon« ,  galerie bien connue de notre arrondissement où il reviendra régulièrement. « Doubles lignes indéterminées » monumentales sont installées en 1988 à la Défense après que l’artiste ait mis en scène à l’Opéra de Paris « son ballet Graduation à la salle Favart, en tant qu’auteur de la musique, de la chorégraphie, des décors et des costumes ».

Grand Prix des arts de la ville de Paris, Bernar Venet publie ses œuvres photographiques intitulées « noir, noir et noir. » tout en continuant – on se souvient des douze sculptures de la série des Lignes indéterminées  alignées sur le Champ de Mars durant l’été 1993 – à exposer surtout à partir des années 2000 dans de nombreux pays (Surfaces indéterminées, Equations majeures, Saturations…). « En 2007, lui est confiée la réalisation du plafond de la galerie du palais Cambon pour le bicentenaire de la Cour des comptes« . Plusieurs rétrospectives lui sont aussi consacrées (Séoul, Valence…). Il crée en 2011 sept sculptures qui seront néanmoins discutées pour le château de Versailles et le domaine de Marly en 2011.

Cette année en relation avec le comité Colbert,  « dans le cadre de l’exposition Difféomorphisme et discontinuité organisée par la galerie Perrotin, l’artiste installe La parabole de l’histoire sur la place Vendôme, à Paris. De part et d’autre de la colonne Vendôme, d’imposantes barres métalliques en forme d’arcs semblent entassées ou écroulées, contrastant avec la verticalité de la colonne, comme un clin d’œil à la démolition de ce monument en 1871″ (Photo de cette réalisation illustrant notre article). Son oeuvre est exposée dans différents points de la galerie Perrotin. 78 rue de Turenne sont présentées des pièces colorées,.. intitulées « difféomorphoses »…Elles  jouent sur la déformation plastique de textes scientifiques. Brouillant les pistes, comme dans sa série « Saturations » dont les pièces, constituées de textes et formules superposés, rendent impossible toute lecture… Les « Gribs », reliefs minimalistes en acier oxycoupé rehaussé de peinture noire, parcourent les cimaises blanches de la galerie de l‘impasse Saint-Claude au n° 10. Inspirés des croix indiquant la position des œuvres au sein d’une exposition, ils révèlent l’aptitude de cette grande figure à transformer un signe anodin en une sculpture épurée, conservant toute la fraîcheur du geste initial.« 

Du mardi au samedi de 10:00 à 18:00 jusqu’au 24 avril 2023. 

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