Grèves des éboueurs, difficile d’en rire

Le dessin qui illustre cet article est actuellement apposé sur le mur de refend au 55 rue des Archives. Nous pourrions en rire s’il ne s’agissait pas d’un sujet extrêmement sérieux, outre l’image offerte par Paris, celui de la santé publique des Parisiens, alors qu’un nouveau prévis de grève reconductible et indéterminée des éboueurs (*) a été déposé pour le jeudi 13 avril prochain (veille de la réponse du conseil constitutionnel)  par la CGT de la filière déchets et assainissement de Paris. Bien que le retour à la normale après 3 semaines de grève ne soit pas atteint malgré les efforts et des moyens renforcés (2 sites d’incinération restent bloqués), la galère va recommencer dans les arrondissements en régie municipale, là où le service n’est pas assuré par des sociétés privées.

La question qui se pose est celle de savoir ce que compte faire la municipalité ? Prendra t’elle des mesures ad hoc pour éviter le triste spectacle des 3 dernières semaines ? Se pose la question de la mise en place du service public minimum qu’il est possible d’anticiper, le préavis ayant été déposé tôt. Faut-il rester sur une posture politique ou s’engager à éviter désagréments et risques sanitaires pour la population ?  Là est la question ! Pour tout un chacun il n’y a rien de cornélien dans ce choix. Les habitants doivent être protégés en priorité et bénéficier d’une égalité de traitement par rapport à ceux qui bénéficient du ramassage par un sous-traitant. Les considérations métaphysiques de soutenir ou non la grève viennent bien largement après.

La ville de Paris a fait sienne son combat contre la pollution. On imagine qu’il s’agit de la pollution sous toutes ses formes et de ce fait, il est assez incompréhensible, face à une équipe qui en fait son cheval de bataille, de se renier pour des considérations politiques qui n’ont pas leur place dans ce cas. Les ordures qui s’entassent et s’étendent sur la chaussée et les trottoirs, les rats qui en profitent sont autant de pollution et de risque sanitaire qu’il faut éviter à tout prix!

Nos édiles bien protégés dans leurs bureaux douillets ont-ils bien conscience de la colère des habitants victimes de cette situation dont le solution est pourtant entre leurs mains ? Quant à la taxe sur les ordures ménagères ne devrait-elle pas être revue à la baisse, la continuité du service n’ayant pas pu être assurée ?

Nous craignons malheureusement si rien n’est fait qu’une nouvelle fois Paris croule sous les ordure. Cela devient révoltant.

 

(*) Le préavis concerne tous les personnels de la Direction de la Propreté et de l’Eau (DPE) et des Transports automobiles municipaux (TAM DILT).

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