Est-ce la fin du « surtourisme » ?

Des analyses menées par de spécialistes du secteur, dans plusieurs pays, sur les conséquences de la pandémie en matière de tourisme, il apparait bel et bien que la covid a sans doute signé la fin du « surtourisme » ou tourisme de masse avec ses problèmes induits aux plans sociétal et politique. Les lieux les plus prisés dans le monde en Europe, en France et à Paris plus particulièrement devraient retrouver un engouement plus limité et de toute façon sur une temps long.

En sera t-il terminé des villes et rues débordantes de touristes, de la pollution (vols aériens, bateaux de croisière gigantesques), des difficultés de logement, de la malpropreté obligeant à dépenser davantage pour le nettoyage, des nuisances sonores et nocturnes entraînant des problèmes de santé, de la montée de l’alcoolisme, de la disparition de commerces de proximité au profit des bars, des restaurants, des lieux de fêtes et des magasins de souvenirs souvent bien laids, de la surconsommation d’eau et d’électricité, de la dégradation de sites les plus prisés envahis de hordes de touristes et des habitants à bout de nerf… L’arrivée  des compagnies aériennes low cost, des plateformes de location saisonnière et la multiplication des voyagistes ont accéléré le mouvement au cours des dernières années. Le tourisme est devenu pour beaucoup de pays et de villes une activité essentielle qui représente 10% du PIB mondial !

Si l’organisation mondiale du tourisme (OMT) estime que la demande retrouvera son niveau d’avant la crise, la plupart des spécialistes sont persuadés qu’il n’en sera plus ainsi, y compris même pour les voyages d’affaires et els congrès.

Si l’envie de voyager demeure, les touristes durement touchés par la crise devront réduire leurs ambitions et seront impactés sans doute encore longtemps par la pandémie qui s’éternise. Les plus pessimistes (ou optimistes) estiment que le risque, en raison de la frustration de ne pas avoir pu voyager, est de voir se concentrer les touristes sur les sites les plus prisés comme Paris. Néanmoins les enquêtes montrent le besoin de nature, d’espace, de tourisme vert, loin des lieux envahis des villes ou du bord de la mer. Et quelques exemples déjà prouvent que les touristes seront plutôt des autochtones qui hésitent à se rendre à l’étranger et préfèrent visiter leur propre pays.

Dans les villes les plus visitées, des mesures de prévention sont prises par les autorités. D’abord à l’encontre des locations saisonnières avec la pression des habitants excédés, elles sont de plus en plus encadrées. D’autres ont limité le nombre de croisiéristes et interdit l’accès aux paquebots à la taille démesurée. Mais le « sous tourisme  » qu’impose la covid montre aussi ses failles notamment en matière économique car il fait vivre toute une industrie avec de nombreux emplois. L’équation n’est pas simple.  

il est cependant évident que des changements de comportement sont attendus et que la course aux touristes est révolue. La France ne visait-elle pas 100  millions de touristes en 2020 ? Aussi la décision prise par la municipalité parisienne de pérenniser les terrasses éphémères en modifiant le règlement des étalages et des terrasses apparait-elle déjà à contre-courant de ce qui semble se dessiner et que d’autres villes « concurrentes » anticipent.        

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