Commentateurs, journalistes, économistes et professionnels se lamentent jour après jour, sur les conséquences commerciales et financières de la pandémie qui semble ne devoir jamais finir. Les centres-villes meurent petit à petit pour les uns et, pour les autres, le nombre de commerces fermés définitivement ou en vente est déjà considérable et ils prédisent des dépôts de bilan massifs. Tous les qualificatifs sont utilisés pour essayer de persuader ou convaincre les sceptiques qu’économiquement parlant tout ne sera plus comme avant et que la défaite de la Bérézina n’était rien à côté de ce tsunami dont nous ne percevons que les prémices!
Est-il bien réaliste de raisonner de la sort ? Lorsque nous parcourons les rues de notre quartier nous avons une impression de davantage de calme mais certaines voies restent quasiment bondées et la plupart des commerces (excepté ceux qui ne sont pas autorisés à ouvrir) sont normalement fréquentés. Durant les fêtes de fin d’année les clients se presseraient dans les magasins et le mois de décembre se révèle bien meilleur que prévu. Il y a un contraste en ces premiers jours de janvier parce que nous sommes en période d’après-fêtes plus calme et aussi parce que les soldes qui ont été retardées par rapport aux années passées. En attendant le 20 janvier, date officielle du démarrage des soldes, de nombreux commerces ont recours aux ventes privées.
Les titres contradictoires des journaux continuent à fleurir, « les PME françaises ont bien résisté à la crise », elles ont en effet réussi à limiter les dégâts grâce aux mesures publiques de soutien à l’économie (source Bpifrance); « le désendettement des entreprises, défi de la sortie de crise »; « les défaillances dans les secteurs du commerce pourraient croître de 22% d’ici 2023 »; « Bercy anticipe les grandes ruptures économiques de l’après-Covid »; « le succès des fêtes n’a pas sauvé l’année des commerçants »; « victimes du Covid, les centres-villes s’essoufflent »; « ces entreprises qui ont battu des records de croissance en 2020 », «les français se sont davantage tournés vers les sites de vente en ligne » … Il est difficile de s’y retrouver.
Comme à chaque fois lors d’une crise, ceux qui partent perdants et ceux qui se battent pour surmonter les difficultés s’opposent. Les plus avisés peuvent tirer parti des faiblesses qu’ils rencontrent pour en faire une force. L’imagination permet le plus souvent de mieux résister. La coopération entre les agents économiques, les pouvoirs publics et les élus peuvent aussi apporter des solutions surtout au travers d’aides ponctuelles. La ville de Paris s’est peu engagée sur ce plan si ce ne sont les très controversées terrasses éphémères.
Nous conclurons par le constat que les situations sont contrastées, la pandémie ne déclenchera pas de grand soir économique, mais des secteurs sont particulièrement touchés, notamment ceux liés au tourisme. Alors les cartes seront elles rebattues ? Non. En revanche le rétablissement sera plus compliqué et long pour certains acteurs et, faute de pouvoir rebondir, des entrepreneurs arrêteront ou seront contraints de cesser leur activité. L’histoire a néanmoins montré que les peuples et les économies avaient su à chaque grande épreuve rebondir et chaque fois bien plus rapidement que prévu. Il est juste indispensable dans nos cercles d’amis, avec nos relations, dans notre environnement professionnel et dans nos quartiers de montrer un optimisme raisonnable en évitant d’entonner le chant de la légion des pessimistes.