Invité régulier depuis 1999 de la galerie du Marais Thaddaeus Ropac (présente dans notre arrondissement depuis 1990 ainsi qu’à Londres et Salzbourg), celle-ci consacre une nouvelle exposition à l’artiste américain Tom Sachs né en 1966 (la photo de l’artiste illustre notre article). Début 2021, la galerie de la rue Debelleyme avait organisé en pleine crise de la Covid l’exposition remarquée de cet artiste intitulée « Ritual » (*).
Tom Sachs après des études au Etats-Unis a suivi les cours de « l’Architectural Association de Londres, diplômé en 1989 du Bennington College dans le Vermont, il se montre très innovant dans sa pratique artistique. Il est connu dès le début de sa carrière pour ses répliques bricolées et recherchées de chefs-d’œuvre de design toujours traités avec ironie et humour, comme par exemple, lors de sa première exposition où il revisita le mobilier de bureau Knoll avec des annuaires téléphoniques et des rubans adhésifs« … »L’artiste se concentre principalement sur la culture et la société américaine mais aussi le rapport entre les mondes artisanal et industriel« … « Depuis trente ans, Tom Sachs a effectué de nombreuses expositions personnelles et collectives dans le monde : Etats-Unis, Italie, France, Suisse, Allemagne, Brésil, Autriche, Mexique, Japon et d’autres encore. »
Tom Sachs est un artiste qui crée des œuvres ludiques « il revisite l’objet en le fabricant avec d’autres matériaux, il interroge le ready-made… » faisant dans ses œuvres par exemple, écho à Andy Warhol ou Marcel Duchamp voire ), voire à Brancusi dans les socles sur lesquels sont posées ses productions. L’artiste travaille depuis plusieurs années avec de nombreuses marques comme Nike. Lancé dès 1994 « dans une carrière de plasticien, il crée pour les vitrines du grand magasin de luxe Barneys à New York une scène de Noël intitulée Hello Kitty Nativity… » Fasciné par la technologie et toutes les inventions qui ont amélioré notre vie quotidienne de manière radicale, Tom Sachs nous invite aussi à faire un voyage dans l’espace.
Pour cette exposition, l’artiste qui n’hésite pas à se définir comme « le bricoleur professionnel« , s’est intéressé aux peintures de Pablo Picasso des années 1937 à 1945. Il réimagine et remet en question l’œuvre du grand peintre « en l’opposant à deux adversaires : Marcel Duchamp, son rival de longue date, et Lisa Simpson, une adversaire plus contemporaine. » afin de « créer une réflexion ironique sur le but de la peinture« .
Parmi les succès de l’artiste soulignons la tronçonneuse ou une guillotine portant la marque Chanel!
(*) Dans l’exposition « Ritual » l’artiste se questionne sur le consumérisme américain ainsi que la relation intime qu’il peut y avoir entre un humain et un objet. Il appelle cela le « consumérisme coupable »
Sources: Notices de présentation de la galerie Thaddaeus Ropac et le Figaro du 12 janvier 2024.
