La course à l’enlèvement des boîtes à clés

L’ancien adjoint au logement communiste de la Maire de Paris aujourd’hui sénateur continue depuis le palais du Luxembourg, étant resté conseiller de Paris, de se préoccuper de la capitale, en particulier des locations saisonnières qui avaient été tant soutenus par la ville au moment de leurs arrivée, il n’y a pas si longtemps. Désormais sous la pression des habitants incommodés par les nuisances que cela induit dans les copropriétés et surtout par du fait des difficultés de se loger, la municipalité aidée par son ancien adjoint veille à afficher qu’elle rend plus compliquée l’exercice de cette activité qui ruine les politiques traditionnelles du logement.

Après avoir fait la chasse aux locations non déclarées,  réduit la durée annuelle maximale de location, c’est au tour, à l’instar des « cadenas d’amour » sur les ponts, des boîtiers sécurisés à clés d’être la cible du courroux de nos édiles.

Emboîtant le pas à plusieurs villes de province qui ont pris des arrêtés, l’action vise à éradiquer ces boîtes à clés qui permettent aux locataires de ces plateformes de s’installer en toute autonomie sans que la présence des propriétaires soit nécessaire. Ces boîtés disposées souvent sur le mobilier urbain (réverbères, panneaux de signalisation, gouttières, barrières le long des trottoirs, appuis de vélos par exemple) sont interdites et pourtant elles se multiplient.  Ressemblant à de gros cadenas ces boîtiers enlaidissent le mobilier urbain qui est déjà passablement massacré par les « stickers  » et les tags. 

Y aura t-il un texte interdisant ces pratiques voté au conseil de Paris de février ? L’idée serait comme le font d’autres communes de demander à la police municipale d’apposer un collant à date sur le boîtier demandant au propriétaire le retrait de celle-ci de l’espace public. Un courrier de mise en demeure sera aussi adressé au syndic de l’immeuble ( le syndic n’est pourtant pas le responsable de ce type d’entrave à la réglementation?). Est-ce que la mairie de Paris dispose du nom des syndics de chaque immeuble de Paris ? Pourquoi n’a t’elle pas alors utilisé cette voie pour combattre les locations saisonnières non déclarées ? Ian Brossat qui s’adressait récemment à la presse à ce sujet a évoqué la possibilité ensuite, faute de réponse de la part des propriétaires, de faire enlever les boîtiers à la disqueuse et de les déposer aux objets trouvés!

Qui prendra en charge le coût de chacun de ces enlèvements ?  Ce qui est curieux dans cette affaire est que nombre de boîtiers sont installés dans les parties communes des immeubles, à condition cependant que la copropriété soit d’accord et que la compagnie d’assurance ne rechigne pas à assurer le bien car une boîte à clé peut être vandalisée. Pourquoi à l’instar des hôtels, ne pas faire poser une serrure électronique sur la porte d’entrée de l’appartement loué en communiquant le code d’entrée de l’immeuble ? Code qui n’est plus très sécuritaire d’ailleurs tant il est communiqué à la plupart des livreurs souvent aussi dotés d’un pass.. 

Cette initiative municipale reste bien marginale. Ce n’est pas une si « petite » réglementation qui va changer l’emprise des locations saisonnières sur le marché de l’immobilier. De surcroît cela engendre des coûts supplémentaires pour la ville (déplacements de la police, courriers, enlèvement des boîtiers…). Ne serait-il pas plus opportun que les édiles surtout à l’approches des JO se focalisent davantage sur la malpropreté, les tags immondes, les affiches sauvages  qui fleurissent un  peu partout etc…  (voir tous nos articles sur le sujet) ?  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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