Les déboires parisiens de la location de voitures en libre service

En raison de la maltraitance infligée à ses véhicules, le groupe Renault a décidé de supprimer à partir du 15 janvier le service d’autopartage Zity qu’il assurait au travers de 500 véhicules 100% électrique mis en service au départ ( porté à 1440 en 2023) via sa filiale (en partenariat avec le groupe espagnol Ferrovia) à Paris. Il n’aura donc fallu que 3 ans malgré le succès rencontré à Madrid, Milan ou à Lyon pour aboutir à ce résultat qui montre combien l’irrespect a monté en puissance. Rien ne leur étant épargné. Renault avait par le passé dénoncé en 2021 l’usage détourné de ses véhicules fréquemment transformés à Paris en « lieu de débauche ». 
La répétition des dommages sur les véhicules a rendu cette offre de location en libre service de voitures chaotique, causant de nombreuses indisponibilités des véhicules et une facture de maintenance de plus en plus lourde et insupportable. Le service n’ayant de surcroît jamais été rentable. Plusieurs villes de proche banlieue subissent de fait le même sort. Les Renault Zoé et les Dacia Spring qui étaient utilisables selon la durée choisie, pouvaient être récupérées et rendue sur toute place de stationnement public, avaient séduit par leur souplesse plus de 100 000 clients. 
Ces derniers mentionnent sur les réseaux sociaux le manque d’entretien voire le quasi abandon du service (certains arrondissements dont Paris Centre ne seraient plus desservis depuis l’été dernier quand d’autres voient le nombre de véhicules offerts très fortement réduit). Suite à cette décision, une certitude a été donnée, les automobiles seront réutilisées dans les villes citées plus haut. Elles ne finiront pas abandonnées en pleine campagne sur un terrain vague comme ce fut le cas il y a quelques années des voitures Autolib’, faute de trouver acquéreurs.
Une offre subsiste néanmoins avec les entreprises Free2Move (groupe Stellantis), Share Nox (groupe Daimler-BMW) ou encore Ubeeqo (filiale d’Europcar International) sur lesquelles pourront se reporter les usagers. Curieux que ces dernières ne constatent pas la même ampleur de dégradation des matériels que celle dénoncée par Renault ?
Cette situation montre, après la naufrage d’Autolib’ et les 300 millions de pertes que personne (ni la mairie et ni le groupe Bolloré) ne veut supporter, qu’il est bien compliqué de proposer à Paris un service de location de voitures digne de ce nom où chacun (municipalité, exploitants et utilisateurs) y trouve son compte. Est-ce que la perspective des JO et des chambardements à attendre en matière de circulation a pesé aussi dans la décision  de Renault?

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