Ils sont partout, plus moches les uns les autres. Ils saccagent des rues entières. Ils recouvrent les façades, les vitrines, les immeubles privées et publics, les hôtels historiques. Ils s’en trouvent non seulement à hauteur d’homme mais aussi sur les étages, sur les cheminées, le mobilier urbain, les arbres, les armoires électriques, le métro… et gare aux vitrines des magasins qui ont mis la clé sous la porte, elles sont maculées de gribouillis aux formules absconses. Une sorte de défoulement, une forme de rejet de la société, de déni du beau et du passé. Certains politiques parlent d’une forme de rejet de la société. d’autres d’une nouvelle forme d’art. En l’espèce considérant ce que nous voyons, nous n’en croyons rien. Le non enseignement des valeurs du respect des autres, du passé, la lutte bien molle contre les incivilités, une éducation qui n’en a plus que le nom sont à reconsidérer de fond en comble . Démolir ce que des générations ont construit, s’en prendre aux murs souvent récemment refaits et dans ce cas au travail des autres relève d’une conduite impardonnable.
Ainsi aux Etats-Unis les auteurs de tels faits pris en flagrant délit sont condamnés pendant le temps nécessaire à enlever les tags avec les équipes affectées à cette tâche, un travail d’intérêt général qui leur montre les conséquences de leur acte. ne pourrait-on pas faire de même? La vente des peintures qui servent à faire ces forfaits devraient être réglementée, ce qui n’est pas le cas et les fournisseurs de ces bombes de peinture proposent l’antidote c’est-à-dire l’effaceur leur permettant de réaliser de juteux bénéfices. Au nom de l’écologie, des polluants ne sont plus commercialisés. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les peintures servant aux tags qui polluent notre environnement, nos quartiers, le paysage des rues ? Pourquoi ne pas s’en tenir, comme cela est pratiqué ailleurs, à des espaces spécialement dédiés aux tagueurs afin qu’il puissent se défouler sans saccager ? Le coût pour la ville est très élevé, 4,5 millions € par an payés par les contribuables parisiens. Faute d’une volonté forte visant à éradiquer les tags et à sanctionner les tagueurs, ce montant ne peut qu’augmenter au fil des ans au détriment d’autres postes plus utiles du budget de la ville.
L’accroissement du nombre de tags dû à la montée exponentielle des incivilités, la difficulté évidente que rencontre la ville et ses sous traitants pour les faire disparaître rapidement devrait conduire les responsales de la propreté à mettre en place un plan d’urgence anti tag, anti affichage et anti accrochages divers (carcasses de vélos carrelages sous verre et autres collages digne de ce nom. il serait opportun aussi que les équipes dédiées puissent agir sur les tags placés très haut (recours à des cordistes?) car les entreprises privées refusent ce genre d’intervention.