Fallait-il entreprendre des expérimentations plus poussées avant la mise en circulation des bus électriques ?

Dans la cadre du dossier d’ouverture à la concurrence de la RATP, nous avons souligné ici les difficultés rencontrées par la régie notamment vis à vis du personnel. Autre couac cette fois, celui des véhicules électriques. Récemment un bus a pris feu non loin de la station de métro proche de la Grande Bibliothéque dans le XIIIe arrondissement, a priori sans raison, créant des doutes sur la sûreté de ces engins. Cet accident a conduit la Régie en lien avec Ile de France Mobilités à suspendre « par mesure de précaution » tous les bus électriques de ce type en circulation (149 au total), bus construits par le groupe Bolloré. Ce n’est pas le premier cas, un autre véhicule s’était embrasé début avril en plein centre de Paris. Comme il est d’usage dans le cadre d’un tel incident, une enquête a été ouverte pour en connaître la raison et pouvoir ensuite prendre les mesures correctrices afin d’éviter un nouvel incendie et permettre aux bus immobilisés de pouvoir rouler à nouveau.  Le ministère des transports s’intéresse à cette problématique d’autant plus, alors que peu de journalistes et commentateurs ont fait le lien, que des voitures électriques elles aussi prennent feu ici et là notamment les fameuses » Tesla » que l’on dit qui « révolutionner » le marché automobile.

Plus prosaïquement, vouloir imposer à marche forcée les véhicules électriques  pousse les constructeurs à proposer des produits qui n’ont pas été suffisamment testés et éprouvés malgré des déclarations rassurantes. On nous annonce que le problème serait lié aux batteries au lithium… dont acte mais les faits sont là.

Cet exemple des véhicules dont la mise au point est insuffisante est symptomatique de la volonté des pouvoirs publics et des autorités en général à vouloir imposer des mesures à marche forcée, sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique.  Certes, si l’on se fie aux déclarations des spécialistes et aux constats des changements climatiques, le temps est compté pour agir mais cela ne peut se faire à n’importe quel prix. Ce que certains qualifie d’écologie punitive relève du même comportement.  A trop forcer les choses, on tombe dans l’excès, voire dans l’irrationnel et la contre performance est au rendez-vous, nous obligeant à remettre le travail sur le métier.

« Celui qui va trop vite va lentement, car il lui faut revenir sur ses pas. » dit un proverbe arabe. Nous devrions tous nous inspirer de cet adage dans notre combat pour diminuer la pollution de la planète et de l’espace. C’est-à-dire agir avec discernement en tenant compte des remises en question difficiles que ces évolutions entraînent. A l’échelle d’une personne ce peut être par exemple le coût supporté  pour changer son véhicule. Au niveau professionnel, refondre complètement des chaînes de fabrication de tel ou tel matériel ne peut se faire sans pédagogie et un temps minimum nécessaire pour emporter l’adhésion des équipes. Ce peut-être aussi au niveau d’une ville, où les règles de modification de la circulation sont radicalement modifiées avec l’arrivée de transports de substitution qui ne font pas l’unanimité loin s’en faut.

Les bus électriques montrent à l’évidence les limites de l’exercice consistant à vouloir afficher trop vite la mise en place de mesures insuffisamment ficelées de lutte contre le réchauffement climatique.

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