Faut-il mettre en place des quotas pour protéger Paris du tourisme de masse ?

La question des quotas, pour faire face au tourisme de masse qui reprend des couleurs depuis que la pandémie de Covid s’essouffle, n’est pas anodine et s’inscrit dans les mesures que des pays et des communes ont commencé à mettre en œuvre pour limiter l’afflux de visiteurs et protéger les sites et la vie des habitants.

Beaucoup reconnaissent que cette situation de ne peut durer   « Le monde a fini par s’apercevoir que tous ne pouvaient pas se retrouver au même endroit, au même moment …Tout simplement parce que l’environnement de la planète ne le supporte plus.  A juste titre d’ailleurs, d’autant que parmi tous ces « migrants vacanciers ou touristes ». Bon nombre méprisent les plus élémentaires gestes de respect de l’environnement : on compte en centaines de millions de tonnes les plastiques dans les océans, des déchets épouvantables sur la majeure partie des sites touristiques. A tel point par exemple, qu’en Islande, un lieu célèbre de tournage de la série « Games of Thrones » a été fermé durant plusieurs mois. Juste pour laisser à la végétation le temps de repousser ! » ( Dominique Gobert l’Echo touristique du 18 juin 2022).

A Venise, à Barcelone, à Marseille, sur l’île de Porquerolles, en Corse, en Thaïlande, au Pérou, au Chili, en Islande, en Australie, aux Philippines, tous les acteurs et autorités concernés reconnaissent que «  si le tourisme est un secteur indispensable pour notre économie, la préservation du bien-être des populations est aussi prioritaire…« 

Certains collectivités n’hésitent pas à procéder par réservations payantes (les habitants restant prioritaires) quand d’autres ainsi que l’indique Le Figaro Voyages de juillet 2021 s’attachent à  « contrôler les locations saisonnières, créer une nouvelle taxe ou fermer complètement l’accès à un site… Là où la fréquentation touristique exaspère les habitants et menace le patrimoine et l’environnement… » Venise et Barcelone sont sans aucun doute les villes les plus « sinistrées » pour lesquelles ces mesures deviennent incontournables même si tout le monde n’est pas d’accord.

Pourtant rappelons-nous, dès 1963 déjà, le site des grottes de Lascaux avait dû fermer en raison du sur-tourisme. Le Louvre (musée le plus visité au monde) avait songé en 2019 à rendre la réservation en ligne obligatoire pour réguler l’affluence. La pandémie a temporairement changé la donne et a vidé la plupart des destinations encore sur-fréquentées il y a deux ans. « Avec ce paradoxe que les touristes autrefois honnis sont désormais accueillis à bras ouverts là où ils manquent à l’économie locale. » Mais la vitesse à laquelle les touristes sont de retour montre que le point de dépassement du supportable n’est pas loin.

L’idée de taxer n’est pas appréciée par tous mais donne des résultats. Le contrôle de touristes pour savoir s’ils sont en règle par les sites d’hébergement eux-mêmes ou bien par les hôteliers, avec des amendes élevées pour les contrevenants (en Italie aux Cinq Terres l’amende peut atteindre 2 500 €) est à durcir. Limiter drastiquement les locations saisonnières qui raréfient les locations traditionnelles à l’année et indisposent les habitants. Cernés par les touristes de toutes parts, ils quittent leurs quartiers tant le déséquilibre (population touristique versus habitants) est flagrant .

La mairie doit se doter des moyens nécessaires pour réguler le tourisme sans faire l’autruche, sans exagérer dans la promotion, de la fête qui au final amène des dégradations et de la malpropreté voire de l’insécurité. Alors seulement elle pourra prétendre à parler de tourisme durable, de préservation de l’environnement et du cadre de vie des Parisiens, ce dont nous sommes loin aujourd’hui.
La Nouvelle Zélande n’a pas hésité à faire payer une écotaxe écologique aux touristes qui arrivent sur son territoire, voilà est une façon supplémentaire aux quotas de faire participer les visiteurs aux surcoûts qu’engendre leur séjour dans le pays. 

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