Gouverner les graffitis, le rôle des politiques publiques dans l’art urbain

Un adhérent de notre association nous a signalé la récente sortie en librairie du livre « Gouverner les graffitis » qui porte sur l’analyse du rôle des politiques publiques dans l’art urbain et dont nous recommandons la lecture.

 » Quels regards portent les pouvoirs publics sur le graffiti ? Comment se sont construits les dispositifs de régulation de cette pratique, entre répression et promotion ? Les actions municipales de soutien à l’art urbain sont-elles des politiques culturelles, touristiques ou juste un supplément d’âme à des opérations d’urbanisme ?« 

Cet ouvrage a été écrit par la sociologue de l’action publique, Julie Vaslin dont l’analyse «  des politiques du graffiti est à la croisée de la sociologie politique, de la sociologie urbaine et de la sociologie de l’art » . Les deux villes prises principalement en exemple sont Paris et Berlin, « villes centrales du développement du graffiti européen.« 

Que l’on soit pour ou contre les tags, l’approche choisie donne une lecture des paradoxes des politiques publiques qui tentent de les encadrer.  Quel graffiti effacer est ainsi, un dilemme parfois pour les services de la propreté.

Œuvre d’art pour certains ou souillure pour les autres, les tags ont envahi l’espace public depuis des années et participent rarement à l’amélioration de notre environnement. Le plus souvent ils enlaidissent nos quartiers et concourent à accentuer la malpropreté ambiante. Si ce livre a l’avantage de proposer une approche plus macro il met aussi en exergue le clivage qui en découle,  « la complexité, pour les acteurs culturels, d’encadrer les productions d’art urbain dans l’espace publicquels objets relèvent de la souillure et quels autres de la culture?« 

« À l’heure de la diffusion des politiques dites de street art ou d’art urbain dans la plupart des métropoles françaises et européennes, cet ouvrage présente l’histoire, contextualise les enjeux et indique les contours tout en questionnant leurs effets. »

« Deux types d’interrogations émergent alors : d’un côté, la question de la construction des frontières entre l’art et le non-art, et celle de la qualification pénale, mais aussi morale des inscriptions inopinées. De l’autre, la question du rôle spécifique joué par les pouvoirs publics dans la construction de notre perception de l’art, du beau et de l’ordre dans les espaces publics

Peut-être que cela explique le fait que dorénavant l’enlèvement des tags fait défaut à Paris, ils pullulent partout plus que jamais dans les rues de la capitale ? Voir à ce titre notre récent article « L’application DansMaRue connait un panne sévère« 

(*) Julie Vaslin est titulaire d’un doctorat de l’Université de Lyon. Lauréate 2018 du prix spécial du Prix de thèse sur la ville (PUCA/APERAU/CDC) et du prix spécial du Prix de thèse sur les collectivités territoriales (GRALE/CNRS), c’est au sein du Laboratoire Triangle qu’elle a rédigé la thèse « Esthétique propre. La mise en administration des graffitis à Paris de 1977 à 2017 », dont est issu cet ouvrage.

 

 

 

1 commentaire

  1. ce fut un « site protégé », ce n’est plus qu’un site « remarquable ».
    Si vous voulez vous en persuader, je vous propose une petite promenade: rue Aubriot, rue de Moussy, puis admirez les barricades devant la façade du temple des Billettes. Remarquable y est la décoration, aussi on la conserve en dépit de tous ceux qui souhaiteraient la voir disparaître…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *