Histoire du passage du Saumon

Les façades et les toitures du passage Ben Aïad ont été classés en 1997. Ce sont les derniers vestiges du passage du Saumon situé entre le 8 rue Bachaumont et le 9 rue Léopold Bellan dans le 2ème arrondissent. L’endroit est cité par Alphonse Daudet et Gustave Flaubert, respectivement dans « Le Petit Chose » et « L’ Education Sentimentale« .

Avant de s’appeler Ben Aïad (nom donné en 1905), le passage subsistant actuellement portait le nom de galerie Mandar du nom de l’architecte éponyme qui habitait une rue voisine. C’est en 1763 que le 1er passage à ciel ouvert du Saumon fut construit par l’entrepreneur Rondel. Il fut transformé avec 4 allées et couvert d’une verrière de 1826 à 1828  pour la société Rohard et Cie sous la direction de l’architecte Hubert Rohault de Fleury (1777-1846). L’ensemble mesurait 300 mètres! L’allée principale mesurait 175 mètres de long entre les rues Montorgueil et Montmartre, elle était coupée par 3 galeries dont la galerie Mandar. Les 2 autres étaient la galerie des Bains (desservant des bains publics en fond de cour) et la galerie du salon donnant accès à une salle de bal transformée en 1848 en théâtre administré par le père de la grande Rachel qui y suivi ses premiers enseignements pour devenir tragédienne. 

Très fréquenté jusqu’à la fin du Second Empire en raison des boutiques de modistes qui s’y étaient installées et du bal réputé qui attirait les étudiants, les commis de magasins des rues proches ainsi que  les femmes galantes qui y donnaient rendez-vous, le lieu passa de mode comme la plupart des passages parisiens. Il est rapporté que des émeutes s’y déroulèrent lors des obsèques du général Lamarque en juin 1832.

Le général ottoman Mahmoud acheta le passage en 1853 en raison de la ressemblance avec les bazars de Tunis. Son fils ayant hérité ensuite du passage le fit démolir en 1899 pour ouvrir la rue Bachaumont , après avoir fermé la galerie dès1884, faute d’activité.

D’importants travaux de restauration des couvertures en zinc des 2 bâtiments conçus à ossature bois et la réfection de la terrasse en zinc avec création d’une terrasse en parquet bois sur plots ont été menés en 2012.

Le passage est privé et fermé au public mais il est possible d’admirer ses 90 m de long derrière les grilles des 2 entrées dont celle de la rue Bachaumont surmontée d’un mascaron. Ce lieu mériterait à l’ évidence d’être davantage mis en valeur.

La photographie illustrant cet article est celle de l’entrée du passage côté rue Léopold Bellan. 

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