Les verrous réglementaires venant de sauter, à la suite de l’accord donné il y a quelques jours par la mairie de Paris, les opérateurs télécoms (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) se lancent dans la course et déploient la 5G dans la capitale.
Le retard pris par Paris, au regard des villes de banlieue où le déploiement a déjà eu lieu, est la conséquence de réserves exprimées par certains élus qui a conduit à revoir la charte de téléphonie mobile. Les opérateurs se sont engagés dans celle-ci à respecter des seuils de puissance de leurs antennes inférieurs à ceux autorisés. Préalablement la mairie a organisé une « convention citoyenne métropolitaine » réunissant 20 habitants de Paris (c’est très peu) et 60 de la petite couronne à l’automne 2020. Selon la communication officielle 21 recommandations auraient été émises par ce petit échantillon d’habitants sur les 5 thèmes fixés. Ces dernières vont de l’impact de la 5G à l’optimisation du recyclage des équipements, en passant par l’étude de l’impact environnemental, les antennes-relais sur les bâtiments des logements sociaux appartenant aux collectivités de la métropole ou la sensibilisation au numérique dans les écoles.
Tout ceci est la partie visible de ce dossier à propos duquel les opérateurs affirment ainsi « accompagner au mieux l’évolution de modes de consommation des Français qui sont des utilisateurs de l’internet des objets de manière responsable et raisonnée » . On apprend aussi que les opérateurs ont à leur disposition des centaines de sites compatibles 5G mais ils n’en activeraient pour l’instant dans la capitale que 80 chacun (à comparer aux 2 000 antennes déjà développées dans l’Hexagone)afin de respecter le rythme des accords donnés par la mairie via sa commission ad hoc dénommée CCTM (Commission de Concertation de la Téléphonie Mobile). Accords donnés par lot de 40 (Le Figaro du 19 mars 2021). Si la 5G est présentée comme devant fluidifier les connexions internet avec un mobile compatible (les données sont transmises 100 fois plus rapidement qu’avec la 4G), elle est en revanche critiquée sur le plan sanitaire car les ondes de la 5G étant de portée plus courte, il faut davantage d’antennes dites « intelligentes » qui seront installées pour l’essentiel dans le mobilier urbain. Elles gâcheront aussi le paysage si l’on ajoute celles déjà existantes (4G…) L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail de Santé (ANSES) créée en juillet 2010. doit se prononcer à ce sujet. En effet, la multiplication des antennes a conduit 200 scientifiques et médecins de 37 pays à demander un moratoire sur la 5G qui pourrait être à l’origine de cancers, de dommages génétiques et de désordres neurologiques sans oublier les maux de tête et les insomnies chez certaines personnes sensibles. Mais ces effets seront visibles dans 5 ou 10 ans. Un rapport émis le 1er septembre 2020 par le Conseil général de l’environnement et du développement durable, le Conseil général de l’économie, l’Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale des finances conclut à une absence d’effet néfaste à long terme mais reste néanmoins prudent au-delà ?
La 6G avec un débit encore augmenté est déjà en cours de développement et devrait être déployée dans 10 ans. Qu’en sera t-il alors des effets sur la santé ?