La baisse inexorable du nombre de Parisiens

Inexorablement depuis 2013 Paris perd des habitants.  Avec 2 162 598 habitants en 2020, selon les chiffres publiés jeudi 29 décembre par l’Insee, la capitale a vu partir plus de 95 000 habitants depuis 2014, alors qu’elle en gagnait encore 3 700 en moyenne par an entre 2008 et 2013.  La presse parle à ce sujet de « désamour » au profit surtout des départements limitrophes où se fixent irrémédiablement les partants.
Ce sont donc 12 400 habitants par an que perd Paris chaque année en moyenne depuis 2014! Comment expliquer ce mouvement sur lequel nous avons déjà pointé l’ampleur? Les Parisiens déménagent en premier lieu en raison du coût élevé de l’immobilier. La récente baisse, modeste au demeurant, ne changera pas grand chose et les loyers même encadrés ne modifient pas la donne. On voit aussi que la politique du développement des logements sociaux à tout crin voulu par la municipalité quitte en rendre la ville encore plus endettée n’inverse pas le mouvement. Au contraire cette politique municipale a pour conséquence de raréfier l’offre et de faire monter, sinon de maintenir les prix à un niveau élevé. Beaucoup de ménages ne trouvent pas non plus de logements adaptés à la taille de leur famille, les surfaces sont généralement petites, il y a un manque criant de logements de grande taille. Paris tient surtout le record des prix des loyers dans le privé (malgré le plafonnement instauré) soit 28,6 € du m2 en moyenne  et de l’immobilier à l’achat, ce qui ne peut que contraindre nombre de ménages à quitter la capitale.

 

A ce rythme certains prédisent un Paris sous la barre des 2 millions d’habitats dans 30 ans ! De nombreuses écoles et établissements scolaires seront fermés. Et ce n’est pas le cadre de vie qui nous est offert qui risque de pallier cette tendance, bien au contraire. Manque d’espaces verts, bétonisation excessive, nuisances nocturnes en nombre et permanentes provoquées par le développement de la fête. La Covid qui a rendu les quartiers plus calmes a montré qu’il y avait d’autres voies couplées au télétravail pour mieux vivre dans la sérénité et la tranquillité. Se déplacer avec plus de facilité sans embouteillages monstres, sans interdits de plus en plus nombreux et pesants et au moyen de transports en commun efficaces constituent un changement de vie pour beaucoup. « Selon la dernière enquête de victimation de l’institut Paris-Région parue en décembre 2020, c’est à Paris que le sentiment d’insécurité a augmenté le plus fortement ces dernières années. »

Ne négligeons pas non plus le poids de la malpropreté effective que nie le plus souvent la municipalité. Les rats ne sont pas présents partout par hasard!  Enfin nous ne reviendrons pars sur l’esthétique de la ville qui fait l’objet de nombreuses critiques. Le reniement du Paris de Davioud et autres aménageurs de l’époque est hélas  patent. L’insécurité  aussi a sa part dans la décision de quitter la capitale. L’explosion de la taxe foncière conforte dans leur décision ceux qui hésitaient encore.

Il est navrant que ce mouvement de départs de la capitale ne provoque pas chez nos élus une réaction visant à enrayer la tendance. Qu’en sera t-il d’un Paris où les talents, les artistes et autres forces vives seront partis ? Paris ne doit pas être laissée ainsi en déshérence et sans mesure correctrice.

L’incompréhension est de plus en plus élevée entre l’Hôtel de ville et les Parisiens. La ville lumière doit retrouver ses feux autrement qu’ai travers du prisme du développement inconsidéré des bars et du tourisme.

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