Les recommandations et demandes de la Cour sur la gestion des dons relatifs à la restauration de Notre-Dame soulignent la nécessité de ne plus financer par ce biais le fonctionnement de l’Etablissement public créé à cet effet et de les orienter uniquement sur la reconstruction. Elle réclame aussi au-delà de l’enquête judiciaire, une enquête administrative sur les dysfonctionnements avant l’incendie, enquête qui porte sur tous les acteurs impliqués (l’archevêché, le centre des monuments nationaux et l’Etat). Les responsabilités se trouvant éclatées des questions restent en effet posées quant à l’entretien, la vigilance et les défaillances éventuelles. Or le ministère de la culture n’aurait diligenté aucune étude administrative et le rapport de pointer alors la nécessité de le faire car l’Etat possède 96 cathédrales et il doit éviter à l’avenir les catastrophes de Notre-Dame et de la cathédrale de Nantes.
Après avoir constaté que 5 millions d’€ de dons ont financé des frais de fonctionnement, le Président de la Cour des comptes lui-même insiste auprès du ministère de la Culture pour que l‘entièreté des 825 millions d’€ de dons et promesses de dons soient destinés aux travaux de restauration conformément à la loi de juillet 2019 et ajoute qu’une subvention soit plutôt octroyée chaque année à l’Etablissement public en question.
Soulignant ensuite le risque de rétractation des donateurs à la suite de la pandémie, il n’est pas certain que toutes les promesses, soit 640 millions d’€ à ce jour se traduisent par des versements.
Le président de la Cour des comptes s’interroge aussi sur le fait que les travaux de restauration soient confiés aux mêmes entreprises après et avant l’incendie.
Il est important que la Cour des comptes se soit saisie de cette affaire et permette à l’avenir de mieux prévenir ce type de sinistre et d’améliorer la gestion de ses conséquences. Quant aux dons, il est primordial qu’ils soient tous dédiés à la restauration du monument.
