La Fontaine des Innocents, « trésor de la Renaissance », ressuscitée !

La fontaine des Innocents, monument emblématique du quartier des Halles, fait l’objet d’une vaste opération de restauration qui doit se terminer en juin. L’édifice laissé quasi à l’abandon retrouve enfin juste avant l’ouverture des JO  son lustre d’antan. La place Joachim-du-Bellay  qui l’accueille  à  deux pas des Halles « se refait également une beauté  » dont elle avait plus que besoin elle aussi. Il y a plus de 5 ans déjà, dans un article du 8 juillet 2019, nous évoquions la situation catastrophique de la fontaine

La restauration complète de l’une des plus anciennes fontaines de la capitale est une opération importante et délicate mais le monument a déjà subi des déplacements, des restaurations et des modifications au cours de sa longue histoire, puisque, rappelons le, elle a vu le jour en 1549 sous la direction de l’architecte Pierre Lescot et la travail du sculpteur Jean Goujon…  pour la venue à Paris du roi Henri II et de sa femme, Catherine de Médicis, « La fontaine aux Nymphes », tel fut son nom à l’origine du fait de ses décors sculptés de style renaissance (une des faces a été sculptée postérieurement par Augustin Pajou), est adossée à l’église des Saints-Innocents (aujourd’hui démolie), juste à côté du   cimetière éponyme (qui comptabilisera deux millions de sépultures jusqu’à sa fermeture en 1780). L’emplacement actuel du monument est celui retenu en 1858 dans le cadre de l’aménagement des 10 pavillons qui formèrent les fameuses  Halles construits pas Baltard de 1854 à 1874.  A la base de l’édifice, le piédestal, composé de vasques en gradins, a  été ajouté à cette époque.
L’eau qui coulait encore en 2017 devrait revenir à compter de mai prochain et redonner tout son faste au monument devenu décoratif et non plus utilitaire comme aux siècles passés.  Les 11 nymphes sculptées ont été restaurées sur place ou en atelier. Un éclairage spécifique est prévu. Pour davantage connaitre ce monument il est possible de se rendre au musée Carnavalet qui lui consacre une exposition jusqu’au 25 août.
La mairie souligne dans sa communication sur cette restauration qu’elle s’inscrit dans la rénovation plus générale du quartier des Halles, citant la canopée (qui rappelons le a coûté une fortune – 1,1 milliards d’€ – et fuit toujours), le jardin des Halles (qui a vu la suppression dès 2006 du charmant petit square pour enfants imaginé par les artistes aujourd’hui disparus François-Xavier et Claude Lalanne (que sont devenus les éléments que le composaient sachant que les pièces de ces artistes se vendent dorénavant à prix d’or ?),  la Bourse de commerce et le transept de Saint-Eustache.  L’aspect général est mieux qu’il n’était et ces restaurations, excepté la canopée discutable et le saccage du square Lalanne, améliorent les lieux qui en avaient grand besoin.
La place du Bellay était indigne et son réaménagement n’a que trop tardé accentuait le terrible constat de laisser-aller  du lieu où passent des milliers de personnes chaque jour dont de nombreux touristes. Il va falloir désormais être vigilant du côté des bureaux de l’hôtel de ville et tout mettre en œuvre (ne faudrait-il pas renforcer la présence de la police municipale?) afin d’éviter que le site (fontaine et végétalisation) ne soit très vite dégradé. Car les facteurs de risque  évidents sont nombreux, la proximité de l’importante station Châtelet-Les Halles et du forum, le sur tourisme et la multiplication effrénée des terrasses aux alentours. Déjà les panneaux pourtant très pédagogiques sur l’histoire et le devenir de la fontaine entourant le chantier sont maculés de tags. Les jolies plantations installées tout autour ont des chances de devenir des réceptacles de détritus et de crottes de chiens du quartier. Pour le moment on ne distingue que le haut de la fontaine d’un blanc éclatant sout le soleil et son toit d’ardoises neuves (voir photo illustrant l’article). Nous avons hâte de découvrir le monument rénové dans son entier.

 

 

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