Le musée du Louvre vient de rouvrir la Galerie d’Apollon après 10 mois de réaménagement. Elle a rassemblé les pierres et les parures provenant des collections des souverains de France. Ces joyaux ont désormais pour écrin la prestigieuse galerie imaginée par Louis Le Vau à la demande de Louis XIV.
Ainsi le parquet fatigué a été déposé et remonté grâce au mécénat de Cartier. il recouvre le réseau électrique rénové lui aussi, ce qui permet une sécurisation renforcée nécessaire après le vol de bijoux inestimables au musée de Dresde il y a quelques mois. Les décors muraux et ceux du plafond ont donné lieu à un simple dépoussiérage réalisé par de nombreux corps de métiers, notamment les 28 portraits des grands hommes (Le Nôtre, Poussin…) tissés par la Manufacture des Gobelins, les peintures de Le Brun et de Lagrenée, sans oublier la peinture centrale due au pinceau de Delacroix datant de 1851. Après cette opération, les détails sont plus visibles malgré la hauteur de cet espace qui est de 15 m..
Les joyaux provenant de 3 endroits différents du Louvre sont présentés dans des vitrines en acier brossé conçues par Juan Felipe Alarcon, pour les plus récentes, elles s’ajoutent à celles en bois doré, aux vitrines murales et aux tables des embrasures des fenêtres. Les couronnes, diadèmes, pierres et autres pièces ont toutes appartenu aux souverains français. 23 pierres et parues remontent à François Ier. Elles ont été déclarées par ce dernier propriété de l’Etat et inaliénables. Malgré cela la collection de bijoux royaux a subi les aléas du temps, elle fut tour à tour enrichie, en partie dilapidée mais aussi volée et vendue. Le vol en 1792, pendant la Révolution au sein du Garde-meuble Royal (alors dans l’Hôtel de la Marine place de la Concorde) du trésor royal riche de milliers de pierres et de bijoux dont le fameux diamant « le Régent », fut le plus spectaculaire. Il n’a été retrouvé qu’en partie 2 ans après. La collection est reconstituée par Napoléon Ier et Napoléon III, les bénéficiaires étant Joséphine, Marie-Louise puis Eugénie. Ces pièces furent vendues par la jeune IIIe République après la chute de l’empire afin de renflouer les caisses de l’Etat. C’est ainsi qu’une grande vente aux enchères eut lieu au Louvre en 1887, elle s’est révélée décevante tant le nombre de pièces proposées était élevé . Mais des experts avisés du musée en mirent une certain nombre de côté du fait de leur valeur historique. Plusieurs gemmes furent attribuées au Museum d’histoire naturelle et au Musée de minéralogie de l’Ecole des mines.
Ce qu’il reste donc de cette collection est présentée au Louvre depuis plus de 130 ans. Elle a été enrichie par des rachats au fil du temps et des opportunités (comme le diadème de la duchesses d’Angoulême en 2002). Si un bijou a été retaillé ou transformé, il n’intéresse pas le musée. Les bijoux de la couronne réunis dans une seule salle donne plus de lustre encore à cette collection qui comporte aussi des pièces factices comme les fameux diamants Le Régent et Le Sancy. La présentation est en 3 parties chronologiques, l’Ancien régime, le Ier Empire et la Restauration puis le IIIe Empire.
Cet ensemble unique réunit à la fois l’art, le style, le savoir-faire, l’ingéniosité et le raffinement.