La mairie de Paris doit consacrer des moyens conséquents pour développer l’intelligence artificielle

L’IA (intelligence artificielle) est devenue la coqueluche des médias mais aussi des discussions dans les entreprises, les administrations et autres organisations, autant que dans les dîners, un sujet de fantasme. Elle fascine autant qu’elle inquiète. Les articles pullulent à son sujet mais curieusement peu abordent les usages potentiels et les conséquences du développement de l’IA pour les collectivités territoriales. Indiscutablement des changements vont se produire du fait même des possibilités offertes par l’IA dans le traitement des données et influer fortement sur leur fonctionnement comme sur l’offre de services des collectivités publiques.
L’IA tout d’abord, du fait de sa nouveauté demande de « hautes compétences » qui sont encore rares face à la complexité des modèles, à la qualité insuffisante des données qui faut améliorer. Il faut aussi que le sujet intéresse les politiques et il semble que ce soit dorénavant le cas. D’autant que l’IA est un outil incomparable d’aide à la décision, à la prévention des risques et au suivi d’activités, par exemple pour une collectivité municipale sur le voie publique.
Certaines municipalités ont entrepris en effet d’utiliser l’IA pour optimiser, rechercher davantage d’efficacité  en matière de mobilité, de relation avec leurs administrés, de stationnement, de sécurité, de recherche de fuites d’eau dans les canalisations. Elles disposent ainsi de moyens pour surveiller l’utilisation irrégulière des sols (décharges sauvages, constructions illégales ….) au travers d’images satellites. La vidéosurveillance par les silhouettes, les bruits en est une autre illustration. On a beaucoup parlé de l’expérimentation rouennaise des véhicules autonomes. mais le plus utile sera sans doute le traitement automatique des demandes des administrés pour, annonce t-on, plus d’efficacité et de rapidité.
Les freins sont encore nombreux outre la difficulté de gérer le changement. On note souvent des retards structurels en matière d’informatisation, l’insuffisance des investissements est fréquemment pointée du doigt de même que les impacts sur l’emploi et le respect des libertés qu’il ne faut pas négliger. Le partage possible des données entre administrations est un point souligné ? Dans une de ses publications du 12 mai 2020, la Caisse des Dépôts recommandait de « ne pas renverser la table, ne pas faire de la technologie pour de faire de la technologie, mais plutôt réfléchir aux besoins à satisfaire aux problématiques à régler »  Ainsi, au niveau de l’association des maires de France, un plan national d’observation de l’usage dans les territoires a été défini. Le but étant de pouvoir fournir aux acteurs et décideurs publics « locaux les clés de compréhension et d’analyse. »
L’IA, contrairement à ce qui est trop souvent affirmé, en est à son balbutiement, même si les applications pratiques qui en découlent montent de façon exponentielle y compris pour les municipalités. A Paris la mairie ne doit pas rester à la traîne, les applications pour la trafic comme Wintics doivent être améliorées afin de supprimer les embouteillages. Les dépôts sauvages d’ordures, le bruit, la saleté en générale pourraient selon des algorithmes judicieux être mieux gérés. Enfin l’IA doit venir au service des citoyens qui ne doivent plus attendre de longues semaines pour obtenir des papiers d’identité ou autres documents officiels. L’engagement des élus et l’investissement seront la clé de la réussite de l’utilisation de l’IA à la mairie de Paris.

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