La mairie de Paris investit dans des boîtes de nuit

Sous couvert d’installer des logements sociaux dans les étages, la mairie de Paris Centre a validé lundi 8 novembre en conseil d’arrondissement le projet de rachat (le feu vert devra être donné lors du prochain Conseil de Paris) (*) de l’un des plus anciens dancings de Paris​, le Tango,  situé 13 rue au Maire qui est passé « de guinguette à cabaret, de bal musette à discothèque » déclare Ariel Weil. Plus prosaïquement  cet établissement est devenu une boîte de nuit. Une opération qui représente un coût d’acquisition de 6,7 millions d’€ plus le coût des rénovations des appartements et de l’immeuble (toit et façade compris).

Est-ce bien la vocation  d’une mairie d’acquérir des boîtes de nuit ? Il s’agit de la quatrième acquisition après « Le Lavoir », « La Flèche d’Or » et « Le Bataclan » (Le Monde du 10 novembre 2021) ? Si d’autres ou des bars sont en difficulté, fort de cet exemple, ils ne vont pas hésiter à appeler la mairie à leur secours, elle risque de répondre en effet favorablement.

Qui peut croire que les futurs locataires même avec une bonne isolation vont pouvoir dormir les vendredis, samedis et dimanches lorsque les nuisances sonores émaneront du local du rez-de-chaussée et de la rue lorsque la fête battant son plein ? Les candidats risquent fort de faire défaut…

Parler de cet achat comme étant « une  valeur trés symbolique« ,  ainsi que l’a affirmé l’adjoint de la mairie de Paris chargé du logement, laisse sans voix. De son côté l’adjoint en charge de la nuit et du tourisme, Frédéric Hocquard, surenchérit en déclarant « Notre objectif, c’est de préserver la diversité culturelle à Paris… »! Et comme le fait remarquer le journal Le Monde :  » Est-ce le rôle d’une mairie d’acheter une boîte de nuit, surtout au moment où la crise rogne les marges de manœuvre budgétaires ?  » C’est-à-dire la mairie doit-elle à ce point financer la fête alors que ses finances ne sont pas si florissantes ?  Se fonder aussi sur un taux de logements sociaux trop bas dans le 3ème arrondissement pour justifier cette opération ne tient pas puisque ce taux doit plutôt s’apprécier au niveau du nouvel arrondissement Paris Centre et plus logiquement sur l’ensemble la capitale et non quartier par quartier, ce qui n’a aucun sens.

Face à l’enthousiasme affiché des édiles, les Parisiens ne sont pas dupes.

 

(*) Selon certaines informations la vente aurait été conclue dès septembre dernier.

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