Les titres des quotidiens sont éloquents « Pollution 3 fois plus élevée qu’en surface « , « Métro : la pollution de l’air doit être mieux mesurée exhorte l’Anses« , « Paris: dans le métro, des niveaux de pollution jusqu’à 30 fois plus élevés que dan la rue« . L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) chargée depuis 2019 par les pouvoirs publics d’établir dans 7 villes, dont Paris, des « valeurs guides de l’air intérieur » dans les « enceintes ferroviaires souterraines ». a rendu une étude où est pointée la forte présence, source de maladies respiratoires et cardiovasculaires, de particules fines, celles qui pénètrent plus facilement dans les voies respiratoires et le réseau sanguin. Elles sont produites notamment par le frottement des roues sur les voies lors du freinage. Du fer et les poussières sont mises ainsi en suspension à chaque passage des trains. Environ 450 tonnes de matières sont ainsi émises annuellement dans le métro. Quant à l’air extérieur utilisé pour aérer, il provient de bouches situées au niveau des rues, donc des pots d’échappements sans que soient installés des filtres !
L’Anses demande que des indicateurs de qualité de l’air, en fonction de la durée des trajets, soient mis au point, suivis et publiés. Si les normes d’exposition fixées par une directive européenne de 2008 sont respectées, il n’en est pas de même de celles de l’OMS plus élevées. A Paris, seules 3 stations (sur 300!), Auber, Châtelet et Franklin-Roosevelt, possèdent des capteurs de mesure sur les quais et non dans les couloirs et les rames. En effet, depuis 2018, ces capteurs entrent dans le cadre du système de mesure de la pollution appelé « Squales » (Surveillance de la Qualité de l’Air de L’Environnement Souterrain).mais les résultats sont contestés et l’association Paris Respire a porté plainte (« tromperie aggravée » et « blessures involontaires ») contre la RATP il y a un an, estimant que sur ce sujet celle-ci agissait avec trop de lenteur.
Ile-de-France Mobilités a lancé il y a peu un plan d’actions afin d’améliorer la qualité de l’air dans les stations de métro et RER et multiplier le nombre de points de mesure. Il est prévu de publier les résultats sachant que le personnel de la RATP qui travaille dans les stations et sur les lignes est plus exposé encore que les voyageurs. Des tests sont en cours dans le RER concernant des garnitures de freins différentes qui réduiraient de 90 % les émissions de particules . Par ailleurs 57 millions d’€ d’investissements sont programmés (sur quelle durée ?) de manière à pouvoir filtrer et piéger les particules. Mais l’Anses demande surtout que le matériel soit renouvelé et la ventilation revue. Munie de matériel neuf et de portes palières, la ligne 1 du métro par exemple est davantage préservée.
Il est important, alors que la RATP fait face à une baisse de fréquentation, que des moyens suffisants soient engagés pour réduire de façon significative la pollution dans le métro, un sujet sensible de santé publique qui est dorénavant porté sur la place publique.