La statue dressée depuis le 1er mars dernier devant la Samaritaine et le siège du groupe Louis Vuitton est à l’effigie de l’artiste japonaise Yayoi Kusama (*), qui a dessiné des accessoires de mode pour la marque. Elle mesure 15 mètres de haut, elle dénote et surprend mais c’est le but recherché par ceux qui l’ont conçue. Elle rappelle le bouquet de tulipes dont on ne savait que faire offertes par Jeff Koons et qui trônent dans les Jardins du Petit Palais contrastant avec l’environnement architectural ambiant.
Le groupe écologiste de la mairie de Paris estime que le sac au logo de la célèbre marque que tient le personnage représenté est une publicité déguisée et l’exprime en ces termes, elle est « faite dans le cadre de la promotion d’accessoires de mode désignés par LVMH en collaboration avec l’artiste, que vient rappeler le sac porté par la sculpture, identique à ceux vendus par la marque et portant son logo de façon apparente« , Ce sujet évoqué au conseil de Paris a donné lieu à un constat à la demande de la Ville « par un inspecteur de la publicité de la direction de l’urbanisme » de la présence du logo. Il s’ensuit une demande de mise en conformité de l’installation sous cinq jours par LVMH. La ville rappelle à ce titre que si le groupe de luxe avait bien déposé une autorisation d’occupation temporaire (AOT) pour 3 mois, le sac logoté incriminé n’apparaissait pas.
L’efficacité de la mairie semble redoutable sur cette question de publicité, on souhaiterait qu’elle agisse ainsi dans d’autres circonstances, comme les terrasses en infraction, les devantures des magasins transgressant les règles des secteurs sauvegardés tel le Marais, les dépôts d’ordures sauvages souvent effectués aux mêmes endroits, les locations saisonnières en non conformité avec les règles édictées par la ville, les trottoirs abîmés et la malpropreté qui s’incruste.
Les scrupules de la mairie sont compréhensibles mais n’auraient-ils pas dû s’exprimer davantage lors de la demande d’installation de la statue qui n’aurait pas dû être accordée. Elle n’avait pas sa place à cet endroit, sauf à considérer Paris comme un immense champ de foire. L’attractivité n’a pas besoin de ce genre de décoration digne d’Eurodisney, notre capitale se suffit en elle-même.
(*) Peintre et sculptrice avant-gardiste ayant acquis la célébrité par des installations avec miroirs, ballons rouges, jouets, au milieu desquels elle se mettait en scène (Wikipédia).
Et la privatisation du Pont Neuf par LVMH le 21 juin pour un défilé de mode en présence de Paris?