La Tour Triangle sera t’elle la dernière à ceinturer Paris?

En pleine crise (mévente et location) de l’immobilier de bureaux en France et en région parisienne plus particulièrement, la Tour Triangle sort lentement de terre et sera bientôt le 3e immeuble le plus élevé de la capitale, après la tour Eiffel (312 m), la Tour Montparnasse (210 m) à égalité avec les si hideuses tours Duo (soit 180 m pour la plus élevée) et proche de celle des bâtiments abritant le tribunal de Paris (160 m). Rappelons que cette édifice est enclavé dans le Parc des expositions, porte de Versailles, sur la ligne de partage entre le 15e arrondissement et Issy les Moulineaux. La structure sortie de terre et déjà haute de 65 m, grâce à la présence de 500 ouvriers (700 sont attendus),  commence à recevoir ses premières façades vitrées et les grues s’activent pour une livraison prévue à l’automne 2026 pour un coût global de 700 millions d’€.

Le cabinet d’architectes suisse qui a été retenue (Herzog et Meuron). s’est inspiré de la forme de parallélogramme restreint que constitue le terrain réservé à cette édification. Il a souhaité « en faire un objet original« , un triangle qui dixit  » en réduirait l’impact visuel« .  Bien entendu toutes les normes environnementales sont respectées. La répartition des surfaces est scindée entre d’une part 21 000 m2 comprenant salle de conférence, centre de santé, commerces de proximité, centre culturel, espaces de fitness et de coworking, hôtel et restaurants et d’autre part, 71 000 m2 destinées à des bureaux.

C’est un pari énorme dans le contexte actuel de crise, de manque chronique de logements, de remise en cause de l’organisation du travail dans les bureaux avec le développement du télétravail (même s’il tend à ralentir). Alors que nombre de surfaces libres des immeubles de La Défense ne trouvent pas à se louer!  Ce en quoi il est objecté que l’immeuble devrait bénéficier « d’une prime à la centralité » à laquelle s’ajoutent des parkings à vélos et automobiles, la proximité du métro…?

Malgré tout et dans ce contexte, la polémique demeure depuis le lancement du projet soutenu par la mairie. L’objection principale étant que cette tour supplémentaire défigurera un peu plus Paris. A noter pour l’instant que seules quelques marques d’intérêt ont été formulées en matière de commercialisation. Une autre objection est l’impact environnemental de la tour. Le directeur général de la société Triangle est formel, les immenses vitres de l’édifice ne surchauffent pas l’intérieur car les vitrages utilisés bloquent 90% des rayonnements solaires et un double vitrage a été prévu avec un store entre les deux empêchant là encore la chaleur de pénétrer dans le bâtiment. Quant aux besoins énergétiques, ils sont assurés par la géothermie, par des panneaux photovoltaïques et le chauffage urbain.  

Il faut juste souhaiter qu’à l’avenir nous ne verrons plus surgir une nouveau projet aussi excentrique, de tour de grande hauteur lancé par les élus appuyés par le lobby des promoteurs et quelles que soient ses caractéristiques écologiques. Paris n’en a pas besoin, sauf à vouloir éradiquer le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO des berges de la Seine, avec en son sein Notre-Dame de Paris.

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