Le bel Hôtel Mansart de Sagonne

A deux pas de la place de la Bastille, donnant au n° 23 sur le boulevard Beaumarchais et au n°28 rue des Tournelles, se trouve l’Hôtel Mansart. Il a été construit en 1667 et 1668 par Jules-Hardouin Mansart à l’occasion de son mariage avec le concours de son frère Michel qui était entrepreneur. Il n’a eu de cesse d’agrandir et d’aménager richement cette propriété tout au long de son ascension professionnelle. Le premier architecte du roi (à qui l’on doit, entre autres réalisations dans nos quartiers, la place des Victoires, la Place Vendôme, l’Hôtel de Chaulnes de la place des Vosges et l’église Saint-Roch) a en effet été anobli par le roi, avec le titre de comte de Sagonne (du nom de l’acquisition de des terres éponymes acquises dans le Cher), en 1699 où il devient surintendant des bâtiments du roi.
La propriété est composée de 3 maisons dont l’une d’entre elles était occupée par le beau-frère de l’architecte, le célèbre Robert de Cotte. Ont œuvré dans cet édifice, dont le nom a évolué en Hôtel Mansart Sagonne, en particulier les peintres Charles de La Fosse et Jean-Baptiste Corneille, ainsi que le sculpteur Martin Desjardins dont plusieurs œuvres ornent les églises Sainte-Croix Saint-Jean des Arméniens et Saint-Louis en l’Ile mais aussi que les cimaises du Louvre et du musée Carnavalet. 
L’Hôtel, aujourd’hui divisé en appartements, est peu visible de la rue. La façade côté rue des Tournelles est très sobre voire modeste malgré une belle sculpture au-dessus de la porte d’entrée et des lucarnes caractéristiques du style de Mansart. En revanche, la façade côté jardin a été plus travaillée avec au 1er étage un vaste balcon sur des colonnes doubles formant colonnade. Au second étage, 2 fenêtres donnant sur des balcons sont surmontées de frontons triangulaires. Les pavillons visibles du boulevard Beaumarchais datent du XVIIIe siècle. Le grand vestibule, ses bas reliefs sculptés et le grand escalier en pierre donnent une certaine majesté à l’entrée. Son intérêt tient surtout à ses foisonnants décors allégoriques peints redécouverts dans les années 20 et toujours en place. L’ensemble constitue un bel exemple de l’architecture et de l’art au XVIIe siècle classé monument historique en pleine guerre en 1943.
Repris par Jacques un des 3 fils de Jules-Hardouin au décès de son père en 1708, sa mère en conservant l’usufruit, l’Hôtel passa au fil des successions aux mains de descendants de la famille Mansart, les Arpajon puis les Noailles. Ces derniers le cédèrent en 1777. Il connut dès lors divers propriétaires étrangers à la famille. Le décorateur Jacques Garcia y habita à la fin du siècle dernier aménageant un somptueux appartement dont les photos ont fait la une de revues spécialisées. 
Sources : Wikipédia, Dictionnaire historique des rues de Paris Jacques Hillairet

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