Un an après la « parenthèse enchantée » comme les commentateurs et les élus se plaisent à qualifier les JO de Paris, quel héritage cet événement nous a il finalement laissé ? Il n’est pas facile de faire un bilan exact et juste, tant les avis abondent, ne serait ce que sur la très discutable cérémonie d’ouverture.
Les legs essentiels mis en avant portent le plus souvent sur le village olympique de Saint-Denis transformé en 4 000 logements, la finalisation du Grand Paris Express et l’Adidas Arena et, dixit les médias et les autorités, une plus grande attractivité de la France…
Sur le plan purement sportif la France a moissonné 64 médailles (139 avec les Jeux paralympiques) sur les 300 gagnées par les pays européens, ce qui constitue une très belle performance, laissant des images où les Français vibraient pour leurs champions, avec ce sentiment de fierté qui n’est pas si fréquent. Le retour de la vasque olympique qui s’éclaire chaque soir, la baignade dans la Seine sont aussi des marqueurs visibles et temporaires malgré leur coût élevé. Il est même question d’édifier un monument des champions s’ajoutant à l’installation, Porte de la Chapelle, de statues de 10 femmes illustres sur le chemin menant à la nouvelle aréna.
Au-delà de ces « marqueurs », les professionnels saluent surtout les retombées en matière d’inscriptions dans les clubs sportifs. Les fédérations en ont recensées 700 000 supplémentaires (tennis de table, escrime, judo…). À comparer aux 16,2 millions de pratiquants! Cela a posé problème dans certaines fédérations n’ayant pas les moyens d’accueillir un tel afflux révélant une insuffisance d’équipements (piscines, terrains de sports collectifs…) malgré tous ceux construits ou modernisés hérités des jeux. Le nerf de la guerre reste les moyens financiers qui manquent cruellement dans un pays endetté comme la France. Dans le budget 2025, celui alloué aux sports a subi une amputation de 108 millions d’€ comparé à 2024. D’autres coupes sont à prévoir à l’avenir, notamment dans l’actuel projet de budget où cette fois 300 millions d’€ d’économies sont envisagées ramenant le budget global dédié un sports à 1,4 milliards d’€. Le sport est-il vraiment « une priorité nationale » alors que Paris 2024 annonce un excédent budgétaire de 76 millions d’€ (interroge le comité national olympique et sportif français) ? Dans ces conditions certains athlètes n’hésitent pas à qualifier l’héritage olympique de « poussif », de « promesses non tenues ». Parmi eux, il s’en trouve, après leur succès, qui connaissent actuellement des difficultés !
Malgré une fierté retrouvée le temps des jeux, un certain apaisement comparé à ce que nous vivons malheureusement jour après jour, les acquis et l’expérience recueillis durant le JO de Paris aideront à organiser les jeux d’hiver 2030 dans les Alpes. L’héritage reste néanmoins en demi-teinte du fait de la situation économique de notre pays. Combien de temps encore va durer l’engouement créé pour la pratique du sport ? Beaucoup regrettent aussi la propreté retrouvée de Paris et la sécurité évidente lors des jeux qui n’ont été hélas que des situations passagères.
Sources: Différents articles de presse dont Le Figaro des 26 et 27 juillet 2025.
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