Le bilan mitigé d’Airparif sur la qualité de l’air 2022

Airparif vient de publier son analyse relative à la qualité de l’air en Ile de France pour l’année 2022 et plus spécifiquement à Paris. Le bilan est assez mitigé. Si les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines diminuent avec un nombre peu élevé de jours de pollution – 10 au total sur l’année – ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps, le taux dépasse encore la valeur limite réglementaire édictée par la France. L’air que l’on respire n’est donc pas aux normes et le résultat obtenu mérite d’être nuancé.

En effet, en 2022 les mesures destinées à réduire la pollution (moins de véhicules anciens, moins de chauffage au fioul et plus d’isolation des bâtiments selon les nouvelles règles) ont commencé à produire des effets. Par ailleurs les températures clémentes de l’hiver et du début du printemps ont nécessité moins de chauffage et donc occasionné moins de pollution.

Rappelons que les particules fines favorisent les AVC et les cancers. A ce sujet Airparif souligne que 5% des franciliens se chauffent au bois à l’origine de 50% des particules fines de la région. N’oublions pas non plus que le vent plus fréquent du fait du réchauffement climatique amène lui aussi sa part de particules qui ne sont pas émises par la région. Nous savons aussi par l’Observatoire régional santé Ile-de-France (ORS) que le dioxyde d’azote provient pour 16% du chauffage et pour 10% des plateformes aéroportuaires. Quant au niveau d’ozone (*) qui continue à « grimper », il est directement lié au réchauffement climatique et outre son influence sur la santé, il est aussi un frein à la croissance des végétaux. Enfin nous savons que les seuils de définition de la qualité de l’air fixés par l’OMS (organisation mondiale de la Santé) ne sont pas respectés en Ile de France et donc à Paris. Il faudrait pour y parvenir que le trafic routier baisse encore de 40% dans le Grand Paris!

Il reste donc encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité de l’air ! La région, pour ce faire, a mis en place un plan à 5 ans de 900 millions d’€. Sans doute faudrait-il encore plus et davantage de cohérence ? Outre que l’on continuera à devoir se chauffer, on sait très bien, à Paris en particulier, que dès le moment où la circulation automobile est interdite sur une voie le trafic se reporte sur d’autres, provoque davantage d’embouteillages, aggravant la pollution atmosphérique et la production de particules fines. Un cercle infernal dont on voit mal la sortie. Il ne faut pas se faire d’illusion, tous les automobilistes que l’on essaie de décourager ne prendront ni bicyclettes, ni trottinettes, ni transports en commun dont la ponctualité reste un problème. Des axes de désengorgement où les conducteurs pourront rouler normalement sont nécessaires et pollueront moins que l’organisation conduite actuellement. ce n’est hélàs pas la voie choisie par nos élus.

 

(*) appelé aussi gaz à effet de serre, un mélange de dioxyde d’azote et de différents composés organiques laissant passer les rayons ultraviolets.

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