Le casse-tête de la propreté de Paris

Souhaitant rassurer les habitants soucieux de la malpropreté devenue endémique à Paris, la mairie de Paris sur son site Paris.fr propose, sous le titre « Propreté : comment la ville de Paris entretient l’espace public », un « Tour d’horizon des actions menées par les agents de la Ville et des équipements existants pour assurer la propreté des rues parisiennes. » Et de vanter la mise en œuvre de  « tout un arsenal pour garantir le maintien de la propreté des rues parisiennes. »

Nous sont rappelés ensuite quelques chiffres (*).  Le budget propreté annuel est de 600 millions d’€ et l’ambition annoncée serait de le faire passer à 1 milliard d’€.  L’effectif du service de la propreté atteint 6 900 personnes dont 5 000 éboueurs parmi lesquels 2 660 traitent uniquement le nettoiement. On compte 84 agents dédiés aux équipes « urgence propreté » pour effectuer des besoins urgents et ciblés de nettoiement. Cette équipe « volante » devrait être à terme doublée. Nous apprenons que le balayage des trottoirs, soit une longueur 2900 km (la distance de Paris à Moscou !), est effectué quotidiennement quand les corbeilles de rue (les 30 000 poubelles « Bagatelle » de Wilmotte, trop souvent tordues et mal fixées au sol) sont vidées (y compris les 4000 poubelles anti rats) selon les endroits 1 à 3 fois par jour.  Les 400 nouvelles poubelles « compactantes » en acier qui absorbent davantage de déchets dont il est fait référence sont sans aucune esthétique. Ces  informations en apparence réconfortantes ne se retrouvent pas dans les faits. Des rues entières sont encore bien sales et beaucoup ne sont pas nettoyées le week-end alors qu’à la suite de soirées arrosées, les incivilités laissées par les consommateurs indélicats sont légion dans nos quartiers.  les corbeilles quant à elles débordent encore trop souvent.  Sur ces deniers points le texte de la mairie est muet puisqu’il s’agit de l’arroseur arrosé. A trop vouloir trop encourager la fête, il est plus difficile d’en réparer les dégâts.
Si les rues et voies très utilisées sont lavées une fois par semaine. de même que les quais, les voies sur berges n’ont droit qu’à « un nettoyage approfondi » mensuel.
Il est souligné qu’à l’automne les chutes de feuilles (4 500 tonnes enlevées chaque année) obligent à mettre davantage de moyens pour les enlever. Avec le projet de la mairie de plantation de milliers d’arbres, la tâche va être encore bien plus ardue et les moyens à mettre en œuvre plus importants. Il est noté que des interventions sont aussi programmées après chaque manifestation sociale ou culturelle et après la fermeture des marchés découverts.
S’ajoutent les « opérations 24h00 propreté » que ne concernent pas pour l’instant nos quartiers. A cette occasion les agents de la DPE se relayent pour remettre en propreté tous les mobiliers d’un quartier. « dégraffitage », mise en peinture, enlèvement des stickers et des affiches, rien ne serait laissé au hasard selon la mairie. Ce sont ainsi  570 km de voiries traités, soit 36% des voies de Paris, 550 bancs, 2 850 horodateurs, 21 000 candélabres, 8 500 panneaux de signalisation et 143 600 potelets qui ont fait peau neuve.  Un rappel de la réglementation s’appuyant sur les arrêtés du 11 août 1986 et 13 septembre 2004 mentionne qu’une autorisation de distribution est nécessaire avec obligation de ramassage dans le cadre de la distribution de prospectus et de flyers. Nous en trouvons encore trop non seulement dans nos boites aux lettres mais aussi sur l’espace public,
Les efforts entrepris  sur le service d’enlèvement rapide et efficace des encombrants via l’application « dansmarue»  (1 million d’enlèvements  en 2019) sont mis en exergue, mais ce genre d’opération ne fonctionne que si les dépôts sauvages, hélas toujours trop nombreux, sont signalés.
Nous reconnaissons qu’il n’est pas facile de mener la guerre contre la malpropreté mais l’enjeu est d’une telle importance que Colombe Brossel, adjointe de la Maire de Paris en charge de la propreté de l’espace public, du tri et de la réduction des déchets, du recyclage et du réemploi que nous savons très impliquée sur ce dossier, doit aller plus loin encore. Par ailleurs nous relevons une affirmation inexacte dans cette communication municipale vantant l’action de la propreté. Elle concerne le traitement dans les 48 heures des 10 000 signalements recensés chaque semaine sur « dansmarue » . Il faut hélas trop souvent relancer, parfois plus de deux fois pour constater une action. Les réponses automatiques de prise en compte, nombre d’entre nous en ont fait l’expérience,  ne sont souvent pas appropriées aux demandes et signalements.
Signalons  enfin ce dont il n’est jamais question, à savoir le cas de rues qui à l’issue des travaux , la pluie aidant, sont laissées dans un état pitoyable. Ni les entreprises intervenantes, ni la mairie ne procèdent au nettoyage pourtant indispensable des bas de façades, de vitrines, de porches et portes salis, maculés de traces de boue, ciments et autres.  La rue Michel le Comte qui a été longtemps en chantier jusqu’à l’été en porte encore les stigmates… Il n’ y a pas eu de « nettoyage approfondie »,  pas « d’opération 24h00 propreté » ni d’intervention de l’équipe « urgence propreté » ? Quant aux affiches sauvages et aux tags qui y fleurissent, ils montrent combien cette rue très passante semble délaissée.
Pour information voici les coordonnées de la division de la propreté de notre arrondissement que itou un chacun peut contacter: 
2 rue des Quatre-Fils 75003 – Tél. : 01 55 34 77 17 – fax: 01 84 82 11 31
(*)  Les principaux chiffres clés communiqués sont les suivants: 
  • 3 000 tonnes de déchets sont collectés chaque jour
  • 350 tonnes de mégots ramassés chaque année
  • 650 m² de tags enlevés chaque jour 
  • 8 déchèteries à Paris et 2 points tri. Une 9e déchetterie est prévue mi-octobre dans le 14e. 
  • 123 000 amendes pour incivilités (mégots, urine, dépôts, déjections canines) en 2019.
  • 250 stations Trilib déployées pour faciliter le tri.
  • Trimobile : un dispositif qui permet aux habitants d’un quartier de déposer leurs petits encombrants.
  • 1 000 colonnes à verre dans Paris.

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