Le CBD ne fait plus recette

En province comme à Paris, dans tous nos quartiers, les boutiques de CBD (*) ont fait florès (voir notre article du 19 août 2021), « favorisées par une législation plus favorable et son développement dans les secteurs des compléments alimentaires et cosmétique« , elles se sont multipliées à une vitesse folle. La photographie illustrant l’article est celle du magasin « Le Lab » 6, rue de Sévigné (ex 4e).

Dans une dépêche de l’AFP datée du 02 avril 2025 intitulée « Un marché assez chaotique: les boutiques de CBD dans le brouillard« , il apparait, l’engouement de la nouveauté passé, que « les boutiques spécialisées dans la vente de CBD s’interrogent sur leur avenir« .

A l’instar de ce qui s’est passé pour les commerces de cigarettes électroniques que l’on a vu fleurir à tous les coins de rues, l’offre est devenue très vite supérieure à la demande. Les lois de marché sont alors impitoyables, les rentes de situation ont disparu, les prix ont baissé et un certain nombre de commerces doivent fermer leur porte. Bien sûr il y a eu aussi l’effet nouveauté, l’engouement du début, puis la vente s’est étendue aux buralistes…accentuant la concurrence. Au final trop de monde s’est positionné sur le CBD vendu « sous la forme d’huile, d’herbe, de gummies (compléments alimentaires sous forme de bonbons gélifiés) ou de liquides pour cigarettes électroniques.« 

Il ressort tout de même qu’en 2022, 10% des Français adultes disent avoir consommé du CBD (!) selon une étude de Santé Publique France. Il semble que le CBD n’est pas addictif comme peuvent l’être le tabac ou certaines drogues. Le nombre d’adeptes s’est stabilisé » depuis lors. On compte dans l’hexagone 2 000 magasins de CBD plus la vente réalisée à distance (à un coût 5 à 6 fois moindre qu’en boutique). Ce qui pour certains est déjà trop. D’autres fermetures sont inévitables renforcées par une législation évolutive et contraignante (les professionnels parlent de « flou juridique« ) (**) destinée à davantage encadrer ce type de consommation en raison du développement de « molécules synthétiques et « hémisynthétiques » (naturelles mais retravaillées) ont été classées comme stupéfiants. » La mise sur le marché de ces produits ne va donc pas de soi et l’engouement, que ce soit comme palliatif à la drogue ou non, s’est fortement émoussé alors qu’en revanche la consommation de drogue explose dans notre pays et représente une activité lucrative considérable. Dans ce contexte les magasins de  CBD font office de parent pauvre. Osons croire seulement qu’ils ne donnent pas envie aux consommateurs d’aller ensuite encore plus loin. 

 

(*) Le CBD ou cannabidiol est l’un des constituants majeurs de la plante de chanvre (Cannabis sativa), autrement appelée cannabis…Il n’entraîne pas de dépendance, à la différence du THC. Il a néanmoins des effets psychoactifs, en ce qu’il agit sur le cerveau. (source note du 17 07 2023 de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).

(**) Si l’on trouve, dans les produits mis en vente, lors de contrôles effectués par les services de l’Etat, des produits qui ne doivent pas entrer dans la composition du CBD alors il y a infraction. Pourtant fustigent les professionnels « …faute d’études scientifiques concluantes, l’autorité européenne chargée de l’évaluation du risque n’a pas publié d’avis sur le CBD ». 

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