Le 9 février dernier s’est tenue, à la Maison de la Chimie, une conférence intitulée » Chimie et Notre-Dame. la science au service d’une résurrection » coordonnée par Philippe Dillmann, directeur de recherche au CNRS responsable de ce chantier scientifique propre à la cathédrale.
Le but est de mieux comprendre et mieux connaitre l’édifice dans sa construction et sa structure. On sait que les pierres sont liées par des agrafes (l’image d’un renfort en fer utilisant cette technique illustre l’article) mais on connait peu de choses à leur sujet. Il en est de même pour nombre de clous très anciens trouvés dans des poutres et sans doute « plus tardifs selon les spécialistes mais produits par des hauts fourneaux qui n’existaient pas avant le XVe siècle« . L’étude menée devrait, outre parfaire notre connaissance de l’histoire de Notre-Dame, permettre d’en avoir plus sur « l’organisation du marché du fer au Moyen-Âge« ,
Du côté des chênes de la charpente des XIIe et XIIIe siècles qui a brûlé, des recherches vont être entreprises pour connaître leur origine géographique, les climats de l’époque où ces végétaux ont grandi, une période où l’on sait que le temps a été plus chaud.
Autre question, le plomb, sa combustion le 19 avril 2019 a t-elle augmenté le risque de saturnisme à Paris ? Si la Seine reçoit habituellement, d’après des évaluations officielles,100 tonnes de plomb par an, l’incendie aurait été émis dans l’air tout au plus 1 tonne. Ce dernier chiffre reste élevé surtout aux abords de la cathédrale et il semble important de connaître la composition exacte du plomb utilisé pour le toit sachant qu’il sera refait à l’identique comme la flèche.
Une autre conséquence a été très peu développée, celle des retombées du plomb à l’intérieur de Notre-Dame. Nous savons qu’il a été demandé au personnel chargé de la dépollution intérieure d’observer des consignes sanitaires de protection très strictes. La couche de protection très fine recouvrant murs, tableaux et autres surfaces, a pu être enlevée et redonner leur éclat perdu aux surfaces traitées.
Rappelons aussi que les statues des 4 évangélistes et des 12 apôtres installées par Viollet le Duc, enlevées trois jours avant l’incendie sont dorénavant restaurées et traitées pour ralentir, sinon supprimer la corrosion. Le restaurateur ne cache pas que si elles étaient restées sur le toit elles n’auraient pas fondues (il faut une température plus élevée pour le cuivre) mais se seraient disloquées sous leur poids dans leur chute. A l’inverse de ce qui s’est passé pour le coq en haut de la flèche qui a été retrouvé cabossé, mais abritant toujours les reliques mises à l’intérieur.
Enfin dernier avatar pour cette restauration hors norme, une taxe d’occupation de l’espace public est réclamée aux restaurateurs de la cathédrale par la mairie de Paris pour l’installation de ce chantier hors normes e, dehors du périmètre de l’édifice. L’information a été donnée par la commission parlementaire chargée du suivi de travaux du chantier de Notre-Dame de Paris. Le montant à payer est de 25 millions € (3,4 millions € par an) afin d’être autorisé à occuper les abords de Notre-Dame. Une impôt au profit de la mairie payé par les dons ! Une situation ubuesque et impensable en l’espèce. Certains donateurs ont annoncé qu’ils retireraient leur don si la mairie persistait dans ses exigences Nos édiles ont pourtant exonéré de cette taxe toutes les terrasses saisonnières des bars notamment. Bars qui ont annexé gratuitement l’espace public avec toutes les nuisances que l’on connait pour le voisinage. La mairie se défend en jugeant cet impôt municipal normal. Et de rappeler en particulier les investissements significatifs qu’elle a prévus pour le réaménagement justement du parvis de la cathédrale. En effet les 50 millions d’€ de dons promis juste après l’incendie par la mairie pour la restauration de Notre-Dame ont été finalement réaffectés par la Maire à la restauration future de l’esplanade. Si la taxe réclamée doit être payée alors la mairie n’aura plus à débourser que 25 millions d’€. On reprend en fait d’une main le don de 50 millions € qui avait été promis pour la reconstruction de Notre-Dame. Dans ce tour de passe passe, trouver l’erreur…?