Le chauffage urbain parisien

Le chauffage urbain est apparemment une invention récente venue au XIXe siècle des Etats-Unis qui avait pour objectif de lutter contre la pollution (déjà), contre la suie, contre les incendies nombreux ainsi que contre les problèmes d’approvisionnement en bois. A Paris ces matières venaient essentiellement des Vosges et du Morvan pour le bois et d’Auvergne pour le  charbon. Historiquement les romains utilisaient ce même procédé de chauffage (conduits sous le sol et dans les murs) pour les bains publics ou de riches demeures (hypaucustum). Alors que Paris a connu depuis la seconde moitié du XIXe siècle de grandes transformations (grands travaux, égouts, réseaux d’eau et de gaz…métro), s’est modernisé et que les hivers sont glacials, un réseau de chauffage urbain de vapeur d’eau apparaît nécessaire. Le premier dans la capitale date de 1927 et à la même époque dans d’autres grandes villes. L’activité est assurée par la Compagnie française de Chauffage Urbain devenue plus tard la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) aujourd’hui une entreprise publique locale, filiale d’Engie (*) et concessionnaire de la Ville de Paris. La société est créée sous l’égide de l’ingénieur Gourdeau et le holding du groupe Empain. La Gare de Lyon est citée comme l’un de ses premiers clients car l’usine de production de chaleur a été installée à proximité sur l’emplacement de l’ancienne usine de production d’électricité du métro. Des 1930 le réseau atteint 1 km.

A l’origine la vapeur sert au réchauffage des trains avant leur départ. Progressivement le réseau s’étend à une vingtaine de bâtiments voisins : des immeubles de bureaux, des hôtels, un garage et une piscine… ». Outre le contournement des inconvénients cités plus haut, c’est la fourniture de chaleur sans interruption qui est particulièrement appréciée. 

Sur le site France Chaleur Urbaine il est précisé qu’« entre les années 1950 et 1970, l’urbanisation est forte en France et le déploiement de nouvelles zones d’habitation s’accompagne souvent de la construction d’un réseau de chauffage urbain, alors généralement alimenté par du gaz ou du fioul ». Le choc pétrolier de 73 et les crises suivantes conduisent la CPCU à trouver d’autres sources d’énergie telle la géothermie et la chaleur provenant de l’incinération des ordures ménagères (dans 3 sites où elle sont traitées par le Sytcom).

A noter que « la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 définit un objectif de multiplication par 5 de la quantité de chaleur et de froid renouvelable livrée par les réseaux en 2030, par rapport à 2012….différents dispositifs sont mis en place par l’État pour soutenir le développement de la filière… » et « des réseaux de chaleur existent dans la plupart des grandes villes… ».
Actuellement ce sont 8 sites de production d’énergie et un réseau de distribution de 525 km (le plus grand de France) qui assurent les besoins d’un million de Parisiens (dont plus de 31% en faveur du résidentiel privé et près de 9% du résidentiel public et social ). Il faut savoir que 13 communes limitrophes de la capitale sont reliées au réseau de chauffage urbain.

(*)  Engie est actionnaire à 66 %. A noter que la presse de 2016 rapporte une manipulation de prix grâce à un système de surfacturation…ce qui a conduit la Ville de Paris à revoir la formule de tarification.

1 commentaire

  1. pourquoi ne suis je pas étonnée de la fin malheureuse de ce procès.
    qui a déjà gagné contre la ville de Paris ?
    ca valait le coup d’essayer.

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