Le commerce souffre

Le Journal  Le Monde dans son édition du 17 octobre indique « La « parenthèse » de la crise sanitaire due au Covid-19, qui a permis de contenir les faillites grâce aux aides de l’Etat, est désormais bel et bien refermée ». Le quotidien, comme d’autres, cite les chiffres publiés par le cabinet Altares,  » 41 000 entreprises françaises sont entrées en procédure judiciaire entre janvier et septembre 2023, chiffre le plus élevé depuis 2018. » Certains spécialistes n’hésitent pas à annoncer le nombre de 55 000 pour la fin de l’année, niveau  correspondant à celui de l’avant Covid.  Ce niveau inquiétant,   » Le poids des PME dans les défaillances est désormais le même que pendant la crise financière, aux alentours de 8 % « , face aux discours officiels, n’est pas surprenant dans le contexte actuel car tous les ingrédients sont réunis pour que cette situation malheureusement empire.

La croissance patine, l’inflation ne décélère pas vraiment, les conflit dans le monde se multiplient, l’aide publique a pris fin et les prêts garantis par l’Etat (les fameux PGE) ont pour beaucoup du mal à être remboursés et la croissance chinoise locomotive pour les autres pays connait des dératés amplifiés par les difficultés sans précédent de ses monstrueux groupes immobiliers ne pouvant par assurer le service de leurs dettes colossales. La France n’est pas épargnée, et la consommation des ménages, qui souvent a permis de nous démarquer de nos voisins en matière de croissance, s’essouffle.

Il n’est donc pas étonnant dans nos quartiers que nombre de commerces ferment (voir ci-dessus  a photographie de l’un d’eux situé dans la galerie Vivienne), de constater des délais très longs de réoccupation et un « turn over » d’une vitesse jamais égalée… Les secteurs de l’habillement/prêt à porter sont ceux qui souffrent le plus avec l’immobilier, l’alimentaire et la coiffure, certains spécialistes et professionnels affirment que les bars et les restaurants seraient touchés, ce dont nous doutons au vu de la fréquentation de ceux de nos quartiers. La pose d’affiches sauvages et l’apparition de tags sur les vitrines des magasins sont souvent le signe de leur abandon dans l’attente de repreneurs. Le nombre élevé de touristes dans nos rues les plus prisées donne l’illusion que le commerce est florissant. il n’en est pas toujours ainsi pour beaucoup d’entre eux car ces derniers consomment moins qu’avant la crie et les plus dépensiers, les touristes chinois, ne sont pas revenus. Les grands magasins souffrent et la vente du BHV par les Galeries Lafayette n’est pas étrangère à cette situation. Zara a fermé ses protes rue de Rivoli, une artère où le commerce était déjà sinistré depuis que la circulation automobile n’y est plus autorisée… Osons croire qu’il n’en sera pas de même dans toutes les rues du Marais où les règles de circulation ont été modifiées et devraient l’être encore !

Le résultat de toutes ces évolutions est hélas la remontée du chômage (*) qu’enregistrent déjà les statistiques officielles (et ce malgré un effet retard) d’autant que la chute d’une entreprise provoque un effet domino, entrainant souvent d’autres acteurs dans son sillage (sous-traitants, fournisseurs… etc.). Le commerce doit être protégé. Attention aux conséquences liées à des décisions insuffisamment travaillées (plan de circulation, sens interdits, piétonnisation, multiplication des terrasses, « vélocisation » outrancière …) qui favorisent certaines activités (les bars-restaurants) au détriment de tant d’autres. Un quartier qui perd sa diversité commerciale perd tôt ou tard son attrait.

 

(*) Si l’ensemble des PME et ETI représentent 8,2 % de l’ensemble des défauts des entreprises au 3e trimestre, elles représentent en revanche 58% des emplois menacés par ces défaillances.

 

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