La fameuse horloge du quartier éponyme, pourtant restaurée récemment, est aujourd’hui à l’arrêt. L’imbroglio est total. La présidente de l’association du quartier de l’Horloge (ASSACTIVE) vient de communiquer les raisons exactes de cette situation ubuesque. En voici les principaux extraits.
« L’automate a été réinstallé sur son mur en Février 2023 après avoir été entièrement démonté, nettoyé et restauré par l’entreprise PRÊTRE grâce au financement de la fondation Lafayette Anticipations pour plus de 130 000 €. Je passe sur les 600 kg de fientes de pigeons (merci à ceux qui les nourrissent !) qui ont été évacués lors de la désinstallation du Défenseur avant son départ en restauration.
Le Quartier de l’Horloge a un statut juridique particulier puisque nous sommes “quartier privé ouvert à la circulation du public”. Les moyens communs de ce quartier (la dalle piétonne, les réseaux divers, les transformateurs, etc.) sont gérés par une association syndicale libre dont chaque propriétaire dans le quartier, que ce soit d’un appartement, d’un parking ou d’un commerce, est membre d’office. Son nom : l’ASLQH. Elle est propriétaire du Défenseur du Temps. Elle vote un budget et émet des appels de fonds auprès des copropriétés pour assurer le fonctionnement du quartier. Sa gestion est encadrée par un Conseil de Gestion composé des représentants des immeubles et des gros propriétaires institutionnels (Indigo, le propriétaire des locaux de Leroy Merlin, celui des bureaux du Centre Pompidou, etc.).
Problème : lorsqu’il s’est agi de voter le budget pour l’entretien de l’automate absolument indispensable pour qu’il fonctionne en sécurité et sans être endommagé, le Conseil de Gestion de fin Juin a en majorité refusé de prendre la dépense en charge et celui de ce 6 Octobre a renvoyé la question à une AG fin Novembre. On parle de 19 000 € par an sur un budget de l’ASL de plus de 2 millions €…
M. le maire de Paris-Centre avait fait un discours lors de la réinstallation, de même que le Président du Centre Pompidou, tous deux affirmant leur attachement à la pérennisation des œuvres d’art dans le centre de la capitale, leur souci de les faire vivre au sein du patrimoine parisien, etc., etc. Le Directeur de l’ASLQH et (NDLR: un membre du Conseil de Gestion) ont contacté ces officiels par mail les 12, 22 et 29 Juin en sollicitant leur intervention. Personne à la mairie ni au centre Pompidou n’a alors pris contact. Suite à une relance de mon mari il a reçu le 30 Août le message suivant de Mme. THIBERGE, du cabinet du maire :
« Cher Monsieur,
Nous avons bien reçu vos différents courriels au sujet de la demande de participation de la Ville à l’entretien du Défenseur du Temps. Les équipes en charge du patrimoine et de la culture reviendront vers vous à ce sujet à la rentrée scolaire. »
La rentrée ayant eu lieu le 4 Septembre et rien n’étant venu le 18 Septembre, il a recontacté la mairie et a reçu de la part de Mme. LE MIGNON, en charge de la mémoire, de la culture, du patrimoine et des cultes au Cabinet du Maire, le mail suivant : « Je vous remercie pour le résumé très clair de la situation du Défenseur du Temple qu’offre votre message.
Nous sommes en train de nous concerter avec les services de la Ville afin de vous proposer les solutions les plus adaptées à cette situation délicate.
Je ne manquerai pas de vous tenir informé des avancées de cette concertation. »
Nous en sommes là.
Il a été décidé de mettre le Défenseur à l’arrêt car le laisser fonctionner sans entretien poserait des problèmes de sécurité et risquerait de gravement l’endommager.
Il est attristant que quelques mois seulement après sa restauration on en soit arrivé à volontairement arrêter l’automate.
J’ajoute que la pancarte mise sur le mur le 3 Octobre est mensongère et inepte : mensongère parce que l’automate n’est pas du tout en panne mais a été volontairement arrêté uniquement faute de financement pour son entretien et inepte parce qu’aucun visiteur extérieur ne saura ce qu’est “la copropriété de l’ASL”.
Si vous le souhaitez vous pouvez demander que le financement de la maintenance soit enfin assuré en contactant les principaux interlocuteurs :
M. ROUSSEAUX, directeur de l’ASLQH : aurelien.rousseaux@l-d.fr
M. WEIL, maire de Paris Centre : ariel.weil@paris.fr
M. LE BON, Président du Centre Pompidou : laurent.LEBON@centrepompidou.fr »
Sans commentaire, sinon affligeant.
Très triste, en effet. J’avais enfin eu la chance de le voir bouger quand il était à Lafayette Anticipations et était heureux de savoir qu’il allait retrouver sa place et continuer à se battre pour défendre le Temps au sein du quartier de l’horloge. Quelle ne fut ma déception de le voir inanimé quand je suis repassé par là…
Depuis lors, suite à un accord entre copropriétaires, l’horloge est repartie.