Le choc est aussi grand chaque année après quelques semaines de vacances en redécouvrant un Paris toujours aussi sale. Les efforts déployés pour préparer les jeux olympiques ne semblent pas avoir de prise sur ce mal endémique de notre capitale qu’est la malpropreté. Mal qui s’aggrave de jour en jour, malgré les affirmations entendues ici et là que c’est mieux que par le passé.
Prenons quelques exemples sur un secteur de notre arrondissement. Nous l’avons déjà mentionné, les trottoirs refaits pourtant à grands frais, rue Rambuteau, en particulier la section entre la rue Saint-Martin et le boulevard de Sébastopol, sont dorénavant recouverts d’une sorte de couche de graisse comme s’ils n’étaient plus nettoyés. Le pire se trouvant à la hauteur d’un glacier récemment installé. Les quelques bancs existants sur cet axe sont sales et à l’évidence non entretenus accentuant l’aspect de crasse.
Le trottoir devant l’entrée du Quartier de l’Horloge, côté rue Saint-Martin, est devenu presque quotidiennement un entrepôt de cageots, cartons, bidons d’huile de cuisine et autres papiers et plastiques, selon toute vraisemblance déposés par des restaurants dont le quartier regorge. Il en est de même du dépôt quasi permanent sur le trottoir devant l’entrée du même quartier, rue du Grenier Saint-Lazare, devenu depuis fort longtemps un petit dépotoir à ciel ouvert (voir photo du 29 septembre dernier illustrant l’article). On en trouve aussi un autre avec moult saletés juste en face dans la même rue, côté pair, non loin de terrasses de restaurants et du nouvel immeuble inversé propre pour le moment. Le contraste est d’autant plus grand encore que tout ce secteur, refait récemment, est lui aussi maculé de nombreuses taches (graisse, épanchements d’urine, alcool…).
Que dire aussi de la colonne à verre au coin des rues Saint-Martin et du Grenier Saint-Lazare, les bouteilles s’entassent fréquemment à l’extérieur, de sorte que toute la surface alentour est maculée elle aussi de taches plus écœurantes les unes que les autres. Les platebandes de plantes récemment créées le long de ce trottoir sont désormais agrémentées de papiers et dépôts divers qui gâchent leur aspect et montrent un mauvais entretien renforcé par des arbustes non remplacés qui ont séché.
Non loin de là, rue aux Ours, la sinistre façade noire du « Dépôt », aujourd’hui totalement abandonné, est taguée. Elle offre à ses pieds, aux passants, toutes sortes de saletés et un squat devant une porte en retrait. Un spectacle autant apprécié des touristes que des habitants ! Quid aussi dans tous nos quartiers des rideaux métalliques des magasins plus tagués les uns que les autres ?
Ce délitement pitoyable qui touche de façon plus ou moins importante l’ensemble des secteurs de tous les arrondissements, n’arrive pas à être endigué. Les incivilités sont certes à déplorer, mais ce n’est pas une fatalité. Bien au contraire, il faut se convaincre d’y mettre les moyens (renforcement des équipes ad hoc, verbalisation …) de façon à enrayer le phénomène, tout en accentuant la prévention (à l’instar des campagnes de ces dernières années contre les mégots de cigarettes et les déjections canines). La perspective de l’arrivée des jeux olympiques devrait contribuer à engager un tel processus avec une organisation adaptée. Il serait tout de même surprenant que nos élus ne puissent pas consacrer suffisamment des moyens pour ce combat contre la saleté, une autre forme de la pollution, avec toutes ses conséquences (rats, punaises de lit, risques sanitaires élevés …) alors qu’elle en trouve pour mener sa chasse effrénée aux voitures.
Nous attendons avec impatience de savoir comment le prochain adjoint à la propreté qui devrait être rapidement nommée compte s’y prendre ? Nous pouvons déjà lui suggérer de lancer les états généraux de la propreté avec toutes parties prenantes dont bien entendu les habitants idée que nous avons lancée sans succès depuis plusieurs années.