Quelle surprise ce dimanche 1er octobre! Empruntant la rue au Maire dans sa section entre la rue de Turbigo et la rue Beaubourg, tout un chacun pouvait constater qu’elle était envahie par les tables et les chaises des restaurants asiatiques (déjà très nombreux au haut de la rue Beaubourg) qui bordent cette rue. La photographie illustrant cet article prise à 11h15 est édifiante, la rue est transformée en une longue buvette de kermesse.
Aucune autorisation donnée par les autorités compétentes ne figurait aux entrées de la voie. Tout juste deux affreuses palettes posées debout empêchaient le passage des véhicules à l’une des entrées… Nous osons croire que la mairie n’est pas à l’origine de cette occupation et que si d’aventure elle l’était, que le Maire a agi en vertu des « termes du 5° de l’article L. 2122-22 du code général des collectivités territoriales, « Le maire peut, en outre, par délégation du conseil municipal, être chargé, en tout ou partie, et pour la durée de son mandat : de décider de la conclusion et de la révision du louage de choses pour une durée n’excédant pas douze ans ». Deux arrêts du Conseil d’État ont précisé que cette délégation emportait compétence pour délivrer des autorisations contractuelles d’occupation du domaine public. Le maire peut donc, s’il reçoit délégation du conseil municipal pour le louage de chose, accorder les autorisations d’occupation privative du domaine public y afférentes. » Ainsi que le spécifie une réponse du ministère de l’intérieur répondant le 23 août 2018 à une question écrite du sénateur Jean-Pierre Sueur. Il serait utile de connaître le prix facturé aux restaurateurs pour cette occupation.
Quid aussi des commerces dans d’autres secteurs d’activité, ont-ils eux aussi la possibilité de s’étaler ainsi sur la chaussée ? Et surtout quel risque, ceux qui en auraient décidé ainsi, ferait courir aux clients des restaurants et bars si un terroriste empruntait la voie avec une véhicule à vive allure, ce serait un drame épouvantable ? Situation qui malheureusement n’est pas une vue de l’esprit ! Quid aussi du passage des pompiers si un incendie se déclarait ?
A l’instar de l’article de Marion Floch dans Le Parisien du 1er octobre intitulé » C’est devenu invivable: dans les quartiers touristiques de Paris , « l’enfer du décor » pour le habitants« , nous imaginons toutes les nuisances que doivent subir les riverains suite aux difficultés de déplacement, au bruit, aux odeurs de graisse de cuisine, de tabac et conséquemment la malpropreté de la rue comme on peut le constater le long des restaurants asiatiques sur le côté impair de la rue Beaubourg (voir notre article du 26 avril dernier intitulé « Alerte à la saleté prégnante au haut de la rue Beaubourg! »). Il ne serait pas bien malin que la mairie laisse faire ou autorise ce genre d’occupation en chaîne du domaine public tendant à privatiser toute une rue pour le seul business et le plaisir des restaurateurs, au détriment des riverains.
Nous rappelions, récemment que la mairie favorisait davantage les touristes que les habitants, ce serait là, avec la multiplication des terrasses, une nouvelle preuve illustrant cette tendance. Le but recherché est-il de chasser de la capitale les habitants déjà fortement pénalisés et écrasés par la hausse exponentielle de la taxe foncière qui vient de frapper leur porte-monnaie ? Si cette occupation est illicite alors les autorités doivent y mettre fin rapidement car sans réaction de leur part face à ce genre d’incivilité, la boîte de pandore est ouvertures et on peut s’attendre à des opérations du même type dans d’autres rues, comme la rue des Gravilliers par exemple où les restaurants sont nombreux, à l’instar de ce qu’est devenue la rue du Trésor, ce qui aurait pour résultat de chambouler l’écosystème du quartier en le transformant en un restaurant géant. Est-ce le souhait des habitants ? Certainement pas !
Merci pour votre article concernant la privatisation des rues par les restaurants et commerçants, avec la complicité évidente d’une mairie qui a déclaré une guerre aveugle à la voiture.