Les médias spécialisés dans le tourisme ne tarissent pas d’éloge sur la saison touristique cet été en France et plus spécifiquement à Paris et en Ile de France, 12,7 millions de touristes recensés de juin à août (+ 8% de touristes étrangers (*) en 1an). L’ un d’eux titrait notamment « Même en travaux avant les jeux olympiques, Paris garde tout son attrait auprès des touristes« . Il suffit effectivement de déambuler dans nos quartiers pour se rendre compte que les visiteurs redeviennent nombreux. aux yeux des analystes si les Parisiens se désolent, les touristes en revanche affluent.
Les monuments bâchés ne les rebutent pas, ce qui compte est de venir par exemple sur les lieux de tournage « d’Emily in Paris » la série à succès qui fait de la publicité à notre capitale. Tout ce qui perturbe la vie quotidienne de habitants (malpropreté, bouchons et travaux permanents, bruit…) ne semblent pas toucher les touristes dont le niveau de satisfaction ne cesse de croître selon l’indice BVA (indice établi par la région Ile de France fondé sur des critères tels que les transports, l’hébergement, la gastronomie…), ce qui peut nous paraitre très anachronique !
Conséquemment les recettes du tourisme (effet de masse) ont cru et les commerçants comme les élus s’en frottent les mains malgré la concurrence d’Airbnb qui reste vive pour l’hôtellerie, la baisse du panier moyen de dépenses du fait de la montée des prix dans les magasins et les restaurants et le lent retour des Chinois parmi lesquels figurent les touristes les plus dépensiers.
Excepté quelques villes en France et à l’étranger, Paris et la région n’ont pas l’intention a priori de limiter les nombre de touristes, ce qui serait un mauvais signe à l’approche des jeux olympiques. Néanmoins et nous avons déjà publié des articles à ce sujet, le sur tourisme est un problème dont doivent se soucier les villes et les sites les plus visités. Paris n’y échappera pas, sauf à vouloir privilégier les touristes plutôt que les habitants, un sentiment partagé par certains. Une taxe touristique à la journée sera expérimentée en 2024 à Venise, une augmentation de la taxe de séjour pour financer des infrastructures par exemple est déjà en vigueur en France dans certaines régions, la fermeture de certains sites, l’institution de quotas et/ou une réservation obligatoire deviennent courantes afin de les protéger, des règles restrictives sont de plus appliquées aux locations saisonnières…. Les méthodes de limitation et de contrôle utilisées se répandent peu à peu.
A Paris après les jeux olympiques, nos élus ne pourront pas faire l’impasse sur cette question, sinon ce serait un signe fort que seuls les touristes comptent à leurs yeux et que tout est fait ou presque pour eux seuls au détriment des habitants. Si ces derniers sont délaissés, nous serons en 2025, alors ils pourraient s’en souvenir lors des élections municipales l’année suivante…
(*) Surtout des Espagnols, des Américains; des Allemands et des Britanniques.
