Par courrier du 6 mars à la direction de la voirie puis un tweet du 30 mars dernier, la maire de Paris, constatant une recrudescence des nids de poule, s’engageait avec son équipe, auprès des « Automobilistes, motards, cyclistes, piétons : après cet hiver rude… à lancer avec son équipe un plan dédié pour réparer rapidement la voirie parisienne… ». En fait il ne s’agissait que des trous les plus dangereux et de mener durant l’été des actions de fond pour les chaussées les plus abîmées.
Dans les arrondissements du centre de Paris force est de constater que la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire et avec la chaleur le revêtement de la chaussée s’est abîmé ici et là, trous affaissements et fissures sont légion. Quant aux actions de fond, nous les cherchons en vain.
Il suffit de parcourir les quartiers du centre, la rue Montorgueil, la rue Pierre Lescot, la rue du Temple, la rue du Louvre, la rue Rambuteau et celles du cœur du Marais qui sont particulièrement abimées sur certaines de leurs sections, et lorsque des rustines ont été mises telles des pansements, elles ne résistent pas bien longtemps aux pas des piétons, aux passages des véhicules et aux intempéries. Doublé de malpropreté chronique, le laisser aller est partout patent. Et que dire des trottoirs souvent défoncés qui deviennent des aires de circulation en tous genres, trottinettes, vélos, gyropodes, planches à roulettes, monocycle, autres engins et valises à roulettes pour lesquelles le centre de Paris est l’objet de toutes les faveurs des locations saisonnières ? Les piétons ont bien du courage à entreprendre le gymkhana qu’il leur faut accomplir, souvent quotidiennement, quand ils ne se décident pas finalement à quitter Paris pour des villes mieux régulées où les élus sont véritablement à l’écoute des habitants.
Des travaux dans le centre de Paris, il y en a, leur nombre bat même des records, mais ils ne concernent que très parcimonieusement la voirie, sinon pour les autoroutes à bicyclettes sur lesquelles on cherche encore les cyclistes. Le plus triste exemple est la voie cycliste de la rue de Rivoli : une seule voie reste désormais disponible pour les véhicules à moteur ; les vélos continuent à rouler dans la voie de bus tandis que la route à double sens réservée aux cycles reste la plupart du temps désespérément vide. La multiplication de l’aménagement de logements sociaux payés à prix d’or, les subventions nombreuses destinées à tout ce qui tourne autour de la fête, de préférence nocturne (devenue avec l’équipe municipale actuelle une quasi-industrie) obèrent fortement les marges de manœuvre de la mairie. Il ne lui est donc plus possible, du fait de ses choix marqués, de consacrer les fonds nécessaires par exemple à la restauration des édifices cultuels mal en point que le monde nous envie ou des fontaines dont beaucoup ne fonctionnent plus depuis longtemps (voir photo d’en-tête de la Fontaine des Innocents), situation dénoncée par la Tribune de l’Art en août 2017.
Il est temps, alors que les prochaines élections municipales approchent à grand pas, et afin de corriger la situation dénoncée par beaucoup de parisiens, de dresser l’état de la situation des travaux à entreprendre et d’établir ensuite un plan d’action avec à la clé une véritable évaluation de la politique publique ainsi menée.