Il semble difficile d’imaginer le jardin des Tuileries sans le musée de l’Orangerie. Pourtant il ne devint musée qu’en 1921, il s’agissait comme le musée du Jeu de Paume d’une annexe du musée du Luxembourg. On y présentait les œuvres d’artistes vivants.
En fait l’Orangerie fut construite en 1852 en 4 mois par l’architecte Firmin Bourgeois puis achevé par son successeur Louis Visconti et le sculpteur Charles-Gallois Poignant (pour les décors extérieurs) afin d’abriter durant les mois d’hiver les orangers du parc du château des Tuileries. Comme souvent pour ce type de bâtiment, il s’agit d’une sorte de serre qui dispose d’un grand mur vitré (côté Seine) permettant aux arbres de recevoir la lumière du jour, et côté jardin, le mur en pierre protégeait le bâtiment du vent. Quelques années plus tard le sculpteur Jean Baptiste Carpeaux y installera son atelier dans lequel il réalisera le célèbre ensemble du prince impérial avec son chien Néro.
Georges Clemenceau, ami de Claude Monet va permettre à ce dernier d’installer son grand ensemble de nymphéas au sein du musée. Le peintre aménage lui-même l’intérieur. Ses 8 toiles seront définitivement accrochées juste après sa mort en 1927, dans deux grandes salles ovales. Quelques années plus tard, l’autre moitié du bâtiment est utilisée pour l’organisation d’expositions temporaires en particulier de chasse et de vénerie dont certaines sont restées dans les annales.
L’acquisition par l’État en 1959 et 1963 de la collection Jean Walter et Paul Guillaume, deux grands collectionneurs et marchands, sous réserve d’usufruit, a donné son aspect définitif au musée de l’Orangerie. Cet ensemble est cédé en 1984 à l’État. Il comporte 144 tableaux ( Cézanne, Renoir, Matisse, Picasso, Soutine, Sisley, Modigliani, Gauguin, Derain, Douanier Rousseau, Utrillo, Van Dongen …).
Une campagne de travaux a été menée par l’architecte Olivier Lahalle de 1960 à 1965. Les galeries d’exposition ont été supprimées et le bâtiment doté de deux niveaux superposés sur toute sa longueur. Un escalier monumental dont la rampe a été dessinée par Raymond Subes (1893-1970). Il mène à une suite de salons voulus par Domenica Walter (la veuve de Paul Guillaume et de Jean Walter) pour l’accrochage des 146 tableaux. Une présentation publique de la collection a eu lieu ensuite en 1966, inaugurée par le ministre de la Culture André Malraux.
Une autre campagne de travaux a été conduite de 1978 à 1984 pour consolider le bâtiment, rafraîchir les salles et accueillir définitivement l’ensemble de la collection, désormais baptisée « Collection Jean Walter et Paul Guillaume » selon les vœux de Domenica Walter.
De 2000 à 2006, de nouveaux travaux permettent d’agrandir le musée de l’Orangerie et de rénover les espaces, avec plus de lumière. En 2019, les salles de la collection sont repensées pour mieux rendre hommage aux deux hommes, qui sont les « pères » du musée : Claude Monet et Paul Guillaume.
L’Orangerie est rattaché en au musée d’Orsay au sein de l’Établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie – Valérie Giscard d’Estaing.
Sources : Musée de l’Orangerie. Les Arts à Paris. Grand Palais.fr