Le nouveau plan climat municipal est arrivé

Après les différents plans annoncés par la mairie à un cadence effrénée ces derniers jours, c’est au tour du plan climat (intitulé « Plus vite, plus local, plus juste »: le nouveau Plan Climat de Paris) d’entrer dans la danse dans la perspective du conseil de Paris de décembre qui devra ultérieurement statuer sur son contenu en 2024.

Dans le prolongement de l’accord de Paris, ce plan qualifié « d’opérationnel et concret » par ses géniteurs et devant sonner « la mobilisation générale« , est programmé sur 6 ans (2024-2030) et comporte 500 actions. Une véritable gageure ! Ces dernières sont regroupées en 5 chapitres,  « Protéger la population face aux conséquences du changement climatique », « Réduire drastiquement la pollution liée à la circulation automobile », « Massifier la transformation environnementale du bâti », « Accélérer la sortie des énergies fossiles et viser 100% d’énergies renouvelables », « Promouvoir et accompagner une économie locale résiliente ».  Ce qui n’est pas rien pris globalement mais il n’y a pas vraiment de nouveauté ni d’action spectaculaire, plutôt la reprise de mesures déjà annoncées ou existantes dans la suite des différents discours ambiants.

Parmi les actions annoncées, on retiendra « l’ouverture  de 300 hectares d’espaces verts, dont 30 d’ici à 2026, pour atteindre 10 mètres carrés d’espaces verts par habitant, avec notamment la création d’une dizaine de parcs« . Enfin pourrions nous ajouter car les Parisiens sont en attente depuis longtemps de créations de nouveaux espaces verts, aujourd’hui en nombre insuffisant. Ils font cruellement défaut dans nos quartiers du centre, dans une des villes les plus denses du monde où les constructions immobilières a été jusqu’à présent d’abord favorisées (Tours Duo, Tour Triangle…).

Nous notons plus particulièrement « trois lieux de baignades en Seine seront ouverts dès l’été 2025« … (dans la suite des JO… dont l’un dans notre arrondissement « au bras Marie « ). Nous verrons si les difficultés rencontrées cet été à rendre la Seine « baignable » seront surmontées à date. Les personnes sans domicile ne sont pas oubliées, « Recensement des lieux pouvant servir de refuges (bâtiments publics frais, gymnases enterrés, tunnels et parkings, cours oasis) et identification des moyens à mettre en œuvre pour les transformer temporairement en lieux d’hébergement« . Pourtant la Maire, créant la polémique, a affirmé récemment aux médias que ce dossier ne serait pas bouclé pour les JO. 

Nous retrouvons dans le plan des actions qui ne sont pas nouvelles, la  » transformation de 60 000 places de stationnement avec débitumisation et végétalisation de l’espace public, … la création de 180 kilomètres de pistes supplémentaires et de 130 000 places de stationnements vélo d’ici à 2026…, la fin des véhicules à motorisation thermique pour le parc de véhicules de la Ville de Paris en 2030…  » Cet objectif va de pair avec « la réduction du parc automobile de la Ville, une voie sera réservée au covoiturage et aux transports collectifs sur le boulevard périphérique » (vitesse à 50 Km/h)« … » aide spécifique destinée aux occupants des logements des derniers étages… pour y mener des travaux d’isolation… création de 40 000 mètres carrés de toits peints en blanc sur les bâtiments publics de la Ville de Paris. » Cette dernière proposition ne facilitera pas l’inscription des toits de Paris au patrimoine mondial de l’humanité. Viennent ensuite la rénovation d' »environ 30 écoles et 10 crèches chaque année » afin de « déployer des solutions permettant de garantir la présence d’espaces préservés de la chaleur.« 

D’autres objectifs sont en ligne de mire,  « moins 15 % d’énergies consommées dans les bâtiments municipaux d’ici 2030,  réduire de 30 % la consommation liée à l’éclairage public,  développer 6000 micro-installations de production d’énergies renouvelables sur les bâtiments publics, création et déploiement de 6 000 installations de production d’ENR sur le parc municipal, augmentation massive de la production solaire parisienne sur les immeubles de logements sociaux, récupération de la chaleur perdue (métro, égouts, datacenters) sur tout le territoire pour alimenter le réseau de chaleur de Paris, réduire de 15 % les prélèvements d’eau dans le milieu naturel à l’horizon 2030, utilisation l’eau de pluie, des eaux d’exhaure (extraction de l’eau d’infiltration contenue dans le sol ou dans une cavité) et l’eau non potable pour l’arrosage des végétaux des parcs et jardins parisiens. accompagner et investir dans le commerce et l’artisanat local et durable, création de 100 hectares de terres cultivés en agriculture urbaine d’ici à 2030, introduction de trois repas végétariens par semaine avec 75 % de bio dans les cantines parisiennes d’ici à 2030.« 

Toutes ces mesures, une véritable liste à la Prévert, même si elles n’étaient pas toutes réalisées, ne pourront pas être supportées par les finances municipales déjà assez mal en point. Dans ce cas la solution trouvée est la création de nouvelles taxes, aussi est-il suggéré notamment d’instaurer « une taxe sur le e-commerce avec l’explosion des livraisons en s’inspirant de la taxe Amazon » et d’introduire « une taxe de séjour de 5 % sur les séjours dans les palaces et hôtels 5 étoiles… » Sans doute que d’autres nouvelles impositions sont en réflexion au sein des cabinets de la mairie car il n’est pas question de réduire les subventions inutiles qui se chiffrent en millions d’euros chaque année.

Ce plan a toutefois le mérite d’exister mais il comprend surtout des mesures génériques, non quantifiées, ce qui est regrettable et le saupoudrage dans toutes les directions rend son application, si elle est suivie à la lettre, très compliquée.

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