Le renouveau de la façade sud de l’église Saint-Nicolas des Champs

Dans un article du 17 octobre 2020, nous annoncions la restauration du côté sud de l’église Saint-Nicolas des Champs (3e). La façade concernée comme le soulignent les spécialistes  » illustre toute la richesse des différents styles architecturaux qui composent l’édifice, construit principalement entre le XVe et le XVIIe siècle qui intègre également des éléments plus anciens datant du XIIIe et XIVe siècle comme sa tour-clocher« . La façade sud est remarquable en raison de son somptueux portail Renaissance. Ce dernier construit en 1581 est inspiré d’un dessin de porte de Philibert Delorme pour l’Hôtel des Tournelles, Sa dernière restauration comme le rappelle la Mairie de Paris date du XIXe siècle.

La restauration d’un coût de 2,5 millions d’€ fait suite à un appel d’offre comportant 5 lots ( Lot 1 Échafaudages – Maçonnerie – Pierre de Taille – Lot 2 Couverture – Lot 3 Sculpture – Restauration de sculpture – Cadran solaire – Lot 4 Vitrail – Lot 5 Restauration de menuiseribois). Elle est exemplaire comme vous le constaterez en visionnant la vidéo explicative des travaux (portant notamment sur les sculptures confiées à l’atelier maison Bouvier) publiée sur le site de la mairie « Paris.fr » . Voir la vidéo

Le résultat de la façade de l’église restaurée,  côté rue Cunin Gridaine, est bluffant et force l’admiration à l’égard de tous ceux qui ont participé à cette remise en lumière. Nous  vous enjoignons à aller découvrir la restauration  ce 06 décembre (RV à 16h30 devant le portail) à l’occasion de la venue des services de la mairie impliqués dans ce chantier, en présence des équipes de restauration. Les sculptures que la crasse cachait sont magnifiées,  les élégants pinacles au bord du toit (5 à la ligne très sobre de conception classique et  4 autres  très sculptés) confèrent à l’église une certaine majesté augmentée par les frises sculptées situées juste en dessous du toit qui semblaient disparues tant elles étaient sales. Plusieurs cadrans solaires dont le marquage avait été estompé par le temps sont réapparus. Les verrières ont été nettoyées apportant à l’intérieur une meilleure luminosité et à l’extérieur un certain éclat.  Les différentes portes (sauf le portail teinté couleur chêne foncé)  ont été peintes rouge basque. Ce qui semble être un reste de cloître dont les pierres se délitaient qui est au bas du clocher de l’église, à l’angle de la rue Saint-Martin, a été entièrement rénové. Le bâtiment renaissance perpendiculaire à la façade appelé « Vieux logis », ancien presbytère subsistant après son amputation au XIXe siècle pour ouvrir la rue Cunin-Gridaine, a lui aussi été restauré. Ses huisseries repeintes d’un ton gris lui donnent fière allure. Mais c’est sans conteste le portail dont la statuaire a été enlevée à la Révolution qui par la richesse des sculptures de la pierre et des vantaux en bois, impeccablement restaurés,  attirent d’emblée le regard.

Cet investissement de la mairie mérite d’être souligné, de même que celui qui a permis la rénovation de l’orgue de chœur et, il y a quelques années,  la restauration des fresques de plusieurs chapelles du XVIIe siècles peintes par Lallement, Corneille, Varin  et des anonymes. Mais l’église compte 33 chapelles dont certaines sont très abîmées, en particulier la chapelle axiale de la Vierge dont toutes les fresques sont couvertes de morceaux de feuilles de protection en papier japon afin de ralentir leur dégradation. De nombreuses verrières présentent des dommages, des manques et des trous par lesquels passe l’eau de pluie… Le grand orgue Clicquot, un des plus importants en France de ce facteur voisin alors de l’église est aujourd’hui à l’arrêt compte tenu de son mauvais état. Il attend un vote de budget du conseil de Paris pour son relèvement. Resteront enfin la façade Ouest (rue Saint-Martin) et la façade Nord cachée par les immeubles de la rue Réaumur qui ont elles aussi souffert des aléas du temps.

La mairie est propriétaire au travers des édifices religieux et de leur contenu d’un patrimoine conséquent qu’il lui appartient d’entretenir. C’est lourd certes mais il faut faire des choix car ce patrimoine, témoin de notre passé, envié par le monde entier, fait la richesse et la singularité de Paris.

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