Le secteur des start-up de livraison express en mutation

Depuis plusieurs mois la guerre est ouverte entre les entreprises de livraison express dont nous avons découvert l’arrivée à partir du printemps 2021 dans des locaux inoccupés. La forte animation de ceux-ci, dont l’activité consiste à répondre aux commandes passées en ligne par des clients (livrés dans le 1/4 d’heure), l’effervescence des livreurs à bicyclette ou scooter et l’arrivée des marchandises délivrées par camion dans les locaux ont vite transformé des rues calmes en artères bruyantes, au grand dam des habitants.  La venue de la pandémie de Covid a favorisé le développement des ces magasins qui ont fleuri un peu partout dans la capitale et d’autres grandes villes.

Des noms de groupes étrangers sont ainsi apparus, Gorillas, Kol, Dija, Cajoo, Frichti, Yango Deli, Flink etc. Les mois ont passé depuis et seules 4 enseignes subsistent actuellement, Getir (Turquie), Gopuff (US), Flink  et Gorillas (Allemagne). Il est même question que Getir rachète Gorillas et Gopuff se retire de la France. La loi du marché a joué une nouvelle fois à plein avec une concurrence exacerbée, comme cela s’était produit pour les sociétés de location de bicyclettes et de trottinettes. Mais les observateurs relèvent cette fois que la sélection s’est faite dans un délai très bref en raison de la fin de la crise du Covid et surtout de la guerre en Ukraine.

Dans ce malström concurrentiel, les fonds injectés sont impressionnants. Il est question de dizaines de millions d’€, chacun rêvant de se faire une place au soleil. Les fonds d’investissement sollicités sont à la recherche de futures pépites qui affichent pendant plusieurs années, c’est la règle, des pertes abyssales conséquence de campagnes de publicité coûteuses, de bons d’achat distribués en abondance afin d’attirer le chaland, de recrutements de livreurs au salaire élevé…). Avec en ligne de mire la course à la part de marché.

Parallèlement les distributeurs (Casino, Carrefour…) ne sont pas restés les bras ballants face à la  montée de ces entreprises qui concurrencent leur activité « drive ». Des alliances ont été nouées avec ces start up et plusieurs groupes ont pris une part dans leur capital afin de suivre le mouvement. Face à ce développement fulgurant et le mécontentement des riverains, le premier adjoint de la Maire de Paris a exprimé en septembre comme l’ont fait d’autres maires le souhait de limiter ces implantations contre l’avis du gouvernement qui finalement devrait publier un décret permettant à nos édiles de limiter les implantations notamment dans les centres villes. Il y a fort à parier alors que ces entrepôts seront transformés en magasins dans lesquels les clients pourront retirer leur commande. Une sorte de « drive » pour piétons.

D’ailleurs attirées par cette forme de distribution nouvelle, les enseignes classiques (Franprix, Intermarché, Auchan…) se sont lancées aussi sur ce marché du « drive piétons » en adaptant certains de leurs magasins. On en compterait plus de 50 à Paris.  Certains seront favorisés par le décret puisque leurs points de retrait sont aménagés au sein des leurs magasins existants alors que d’autres ont ouvert seulement pour une activité de retrait, ils seront alors considérés comme des entrepôts et pourraient se voir signifier par les maires de fermer ou de déménager ailleurs. Sauf à la mairie Paris où on estimerait  que sous cette forme les « drive piétons » ne créent pas de véritables nuisances ….?  Ce qui reste à démontrer !

Conclusion de ces « événements ». Beaucoup de bruit pour rien. Après un coup de froid, les « dark stores » et les « drive piétons », ainsi que le montrent de récentes statistiques, repartent à la conquête des villes au préjudice des riverains.

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